« Nous vivons sur une péniche »

16/08/2021 3 min
péniche naturaflo

Depuis huit ans, Yann et Ombline Romanson vivent sur une péniche en compagnie désormais de leurs deux filles. Une embarcation qui est également devenue leur lieu de travail au quotidien. Zoom sur ce mode de vie pas comme les autres avec Yann, caméraman spécialisé dans les prises de vue aériennes, devenu capitaine de la péniche « Marajo ».


Pourquoi avoir fait le choix de vivre sur une péniche ?

Mes parents avaient un voilier et j’ai toujours été attiré par l’eau, par la navigation. Ma femme était, quant à elle, journaliste spécialisée dans la presse nautique. Elle a réalisé beaucoup de reportages sur les flots. Elle a également été équipière en Amazonie sur des raids de voile. Quand nous nous sommes rencontrés, on ne se voyait pas vivre autre part que proche de la nature et de l’eau. Nous avons trouvé cette péniche à Montauban et nous avons tout de suite craqué. Après avoir vécu sur le canal de la Garonne, du côté de Castets-en-Dorthe (Gironde), notre péniche est aujourd’hui amarrée à Bordeaux dans le quartier de La Bastide, sur la rive droite de la Garonne. Nous avons une vue sur la Flèche Saint-Michel ainsi que sur le Pont de pierre.


Comment s’organise votre vie sur la péniche ?

Nous sommes quatre à bord avec nos deux filles de trois et cinq ans. Elles ont toutes les deux leur chambre avec une salle de bain. Avec ma femme, nous avons une grande chambre à l’arrière du bateau. L’espace de vie est situé au-dessus avec le pont, la cuisine américaine et le salon. C’est une surface vitrée donc très lumineuse, avec une vue panoramique.

On retrouve davantage l’esprit « maritime » en bas avec la moquette, le bois et le petit couloir qui dessert les deux chambres et le bureau. Nous avons acheté la péniche déjà aménagée et nous nous y sentons à l’aise car elle mesure 30 m de long pour 5 m de large. C’est assez cosy car bas de plafond mais on ne s’en rend pas trop compte parce qu’il n’est pas nécessaire de se baisser pour passer d’une cabine à l’autre.


Disposez-vous de toutes les commodités à bord ?

Oui. Nous avons une chaudière au fuel pour nous chauffer, une climatisation pour nous rafraîchir lorsqu’il fait trop chaud et nous sommes raccordés au quai pour l’eau courante et l’électricité. Nous avons même la fibre internet grâce à un branchement sur le quai. Il y a vraiment tout ce qu’il faut. Et lorsque nous naviguons, nous utilisons un groupe électrogène.


Quels sont les avantages à vivre sur une péniche ?

Le principal avantage est de vivre en pleine nature alors que nous sommes en ville. Chaque jour, nous pouvons contempler le lever et le coucher du soleil, écouter le clapotis de l’eau et le chant des oiseaux. Nous profitons également de notre petit jacuzzi en famille et le pont est assez grand pour jouer au ballon avec les enfants. Nous avons également concilié vie personnelle et vie professionnelle puisque ma femme s’est formée à la naturopathie et que nous proposons des séances de bien-être à quai ou en navigation (yoga, relaxation, massages…) avec une équipe de spécialistes.

Pour ma part, en tant que capitaine, je n’hésite pas, parfois, à embarquer mes filles avec moi dans la cabine de navigation. Nous naviguons régulièrement sur la Garonne puisque nous organisons des balades de deux heures de la ville à la nature.


Et y a-t-il des inconvénients ?

Souvent, du bois flotté vient taper sur la coque. C’est une résonance à laquelle il a fallu s’habituer. Il faut également être vigilant à la gestion des amarres qui ont tendance à se détendre en fonction du flux de l’eau. Il est aussi nécessaire de sortir le bateau de l’eau tous les six ou sept ans pour un entretien technique qui peut durer d’une semaine à quinze jours en fonction des travaux à prévoir. Un bateau, cela s’use et il faut donc également repeindre régulièrement la coque. Pour maintenir une péniche à flot, il est préférable d’avoir quelques habits de bricoleur sur soi… Nous faisons également très attention à la sécurité de nos filles même si elles ont appris, au fil du temps, à ne pas se pencher, ne pas sauter et ne pas courir sur la péniche. Il y a de forts courants dans la Garonne, c’est donc un fleuve très dangereux.