Caroline Yaigre : “La permaculture a redonné du sens à mes besoins “

10/02/2023 4 min

Professeure de sciences de la vie et de la terre dans un collège en éducation prioritaire, Caroline est tombée dans l’écologie au cours de ses jeunes années étudiantes. Maman de deux grands enfants, elle a, pendant trois ans, intégré progressivement dans son quotidien le zéro déchet, la cuisine végétarienne, l’antigaspi, le minimalisme et bien sûr, la permaculture : « mon engagement personnel me semble enfin être à la hauteur de l’urgence écologique » dit-elle. 

Cultiver ses légumes et son estime de soi

Au quotidien, Caroline explique que la permaculture a redéfini ses besoins et ses priorités avec plus de sens. Par exemple, elle souhaite, entre autres, faire vivre le commerce bio et local plutôt que d’aller au supermarché, acheter en vrac ou en bocaux consignés ou encore, fabriquer elle-même ses produits ménagers et son dentifrice. En fait, la démarche zéro déchet est essentielle au permapotager puisqu’elle évite l’exploitation inutile de ressources.  

Pour Caroline, la permaculture est aussi une façon de cultiver ses fruits et légumes, son estime de soi, de s’autonourrir et de s’autoentretenir : « en apprenant à prendre soin du vivant, j’ai appris à prendre soin de moi, et j’ai pris conscience de notre interdépendance entre êtres vivants et avec la planète. Je me suis plus connectée au reste du vivant et au monde entier que je ne l’ai jamais été. C’est un sentiment très fort de pouvoir qui oblige et qui émancipe ».  

Caroline est une passionnée passionnante. Son engagement personnel est à la hauteur de l’urgence écologique actuelle. Pour cause, elle intervient dans des associations, participe avec ses élèves à la coupe de France du potager et même, ouvre son permapotager au public lors des « 48h de l’agriculture urbaine ». En pratiquant la permaculture, c’est toute une philosophie de vie qui est remise en question : « j’ai observé à quel point mes pratiques écologiques me bousculaient à l’intérieur, changeaient mon rapport au monde et au vivant. Je ne sais pas s’il faut parler de mode de vie sain, mais ce qui est sûr c’est que c’est mon mode de vie, désormais bien plus simple, sobre et authentique, est épanouissant, émancipateur, libérateur. »

Un nouveau mode de vie qui fait sens

Mais alors, comment la permaculture est-elle venue à Caroline ? « Un soir, j’ai tapé sur un moteur de recherche “méthode de fainéante pour faire pousser des tomates” », rougit-elle. Pendant plusieurs jours, elle a été curieuse, s’est documentée sur le sujet, a fait des recherches jusqu’à ce qu’elle comprenne que « tout s’alignait et que c’était le chemin de vie auquel j’aspirais depuis toujours. La permaculture m’a permis de faire le lien qui manquait entre toutes mes connaissances, m’a donné une vision holistique de la problématique et des moyens d’agir. Tout à coup, la science, l’actualité, mon enseignement, mon monde de vie, tout à fait sens et j’ai su que je ne pourrais plus jamais agir et être comme je l’étais avant pour être en paix avec moi-même. » Une évidence en somme, et une mise en pratique plus qu’efficace : 48 heures après elle préparait ses trois premières planches de culture sur une surface de 12 mètres carrés et achetait ses premières graines : des semences paysannes reproductibles. 

La permaculture 
m’a permis de faire le lien
entre toutes mes connaissances

Aujourd’hui, Caroline cultive sur plus de 150 mètres carrés dont elle s’occupe seule, et dispose d’une serre pour réaliser ses semis. Elle façonne également, avec son mari, un verger en mode « forêt nourricière ».

Une transmission qui va de soi

En tant qu’enseignante de SVT, Caroline anime tous les jeudis, dans son collège, un club Permaculture pour ses élèves, âgés de 11 à 14 ans, pendant la pause déjeuner. Plutôt bien sensibilisée à la cause environnementale, la jeune génération semble comprendre l’importante de la terre et de la permaculture, car finalement ce n’est que le cycle de la vie, comme elle le décrit si justement : «ce que je préfère en permaculture, c’est le moment où, après avoir soigneusement réfléchi, dessiné et arrangé la disposition des plantes au permapotager, la nature me montre qu’elle n’en fait qu’à sa tête pour pousser où elle en a envie : les courges dépassent des planches de culture, les tournesols sont si hauts que je ne peux plus atteindre leurs fleurs, les parterres de capucine sont bien plus grands que prévu, les plantes aromatiques débordent de leur emplacement… Je réapprends chaque année le lâcher-prise et l’humilité face à la vie qui se développe. » 

En parallèle, Caroline a ouvert un compte Facebook et Instagram pour faire connaître son quotidien permaculturel. Avec respectivement plus de 11 000 et 5 700 abonnés sur chaque réseau, elle partage ses recettes végétariennes, ses astuces zéro déchet, ses lectures du moment, ses pépites de seconde main, ses coups de cœur artistiques, sa spiritualité, l’art védique et d’autres moments de vie libérateurs. Caroline le dit elle-même : « j’espère inspirer les personnes qui me suivent pour qu’elles trouvent leur chemin permaculturel à elles, il y en a un pour chacun d’entre nous, il est source d’un bonheur que nous méritons tous et toutes ! » 

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