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Créer un jardin partagé pour cultiver les liens

17/09/2021 3 min
jardin partagé

Pour semer et planter « en vrai », sensibiliser les enfants à la nature, récolter les fruits, les fleurs et les légumes, pratiquer la permaculture… les jardins partagés offrent tout cela et bien plus encore : ils créent du lien. Envie de tenter vous aussi l’aventure ? Voici quelques bases pour initier votre projet.


Jardins partagés : toute une histoire !

Les initiatives pour cultiver ensemble un même terroir ont toujours existé. On peut ainsi citer le mouvement anglais des « piocheurs », lancé par Gerrard Winstanley, en 1649. Leur objectif ? Que chacun ait accès aux anciennes terres royales pour les cultiver ensemble, sans les clôturer.

Partant d’une autre belle intention (offrir un espace aux ouvriers pour leur permettre de respirer, de se nourrir… et de ne pas succomber à l’alcoolisme et aux idées syndicalistes), l’abbé Lemire crée, en 1896, les jardins ouvriers, rebaptisés jardins familiaux 60 ans plus tard.

Dans les années 70 à 90, apparaissent dans les grandes villes d’Amérique du nord des community gardens. Une vraie source d’inspiration en France qui voit, dès 1997, se mettre en place un réseau informel d’initiatives collectives : le « Jardin dans tous ses états » (JTSE).


Un « jardin partagé », qu’est-ce que c’est ?

Jardins d’insertion, ouvriers, familiaux, communautaires, occupation militante et éphémère de friches… il existe aujourd’hui de nombreuses formes de jardins partagés. S’ils se différencient les uns des autres par leurs objectifs (la joie de produire ses propres aliments, découvrir la nature à l’œuvre dans un jardin, apprendre à jardiner…), ils se rassemblent tous autour de la notion de partage : des expériences, des pratiques, des récoltes. Alors, comment définir ce qu’est un jardin partagé ?

Pour Éric Prédine, longtemps animateur du réseau JTSE, il s’agit de « jardins conçus, aménagés, gérés écologiquement pour et avec les usagers. Ce sont des lieux d’expérimentation, d’innovation et de convivialité, ancrés dans la notion de la démocratie participative. Les jardiniers, de consommateurs d’espace, deviennent acteurs. »

Ce consultant du bureau d’études Salu Terre donne encore sa vision personnelle du jardin partagé : « En cultivant la terre, ce sont des solidarités nouvelles, les échanges, l’épanouissement personnel, le respect du monde du vivant, le bien-être que l’on irrigue, que l’on amende comme le terroir d’un développement durable et désirable. »


Comment créer un jardin partagé en 4 étapes ?

1. Chercher un terrain : pour cela, il convient d’arpenter le quartier du futur jardin, de repérer des friches et de s’informer auprès de la mairie. Mais aussi de contacter les organismes de logement sociaux ou des propriétaires fonciers : paroisse, SNCF, grandes entreprises…

2. S’associer, se mobiliser : une fois le terrain trouvé, ou durant sa recherche, il est primordial non seulement de chercher les futurs jardiniers et de noter leurs attentes, envies, disponibilités, mais aussi de présenter le projet aux partenaires que sont les mairies et autres collectivités.

3. Savoir se concerter : la concertation est primordiale pour la réussite d’un projet de jardin partagé. Mais comment y arriver ? En posant des règles dès le départ : sur l’aménagement du jardin, la répartition de l’espace entre jardiniers, celle du travail et des récoltes, sur les techniques de jardinage… En privilégiant toujours le consensus au vote.

4. Visiter, se faire aider : il existe de très nombreux jardins partagés, partout en France. Les explorer, rencontrer des jardiniers et nouer des liens avec eux est une aide précieuse dans la création et l’animation de son propre jardin partagé. Le JTSE regroupe en réseaux régionaux toutes les initiatives locales et fournit leurs coordonnées.  


Article rédigé par la jardinière et journaliste Guylaine Goulfier. Découvrez son portrait.