Un potager, quelle que soit la place dont on dispose

05/05/2021 3 min
Valéry Tsimba

Que ce soit dans son jardin, sur son balcon, ou même en intérieur, se lancer dans un potager procure de nombreux bénéfices. Certains évidents. D’autres moins. Retours d’expériences de jardiniers en herbe, parfois novices, mais tous convaincus par la pratique.

Une quinzaine de variétés de tomates, des concombres à confire, laitues, fraises, moutardes japonaises, choux et même des fleurs comestibles… Le potager de Valery Tsimba donne toute l’année. Et pourtant, cette récolte provient d’un balcon de seulement 4m2, celui de l’appartement qu’elle habite, à Courbevoie, dans les Hauts-de-Seine. « J’ai commencé petit avec quelques herbes aromatiques, persil et ciboulette, raconte l’auteure de Mon balcon nourricier en permaculture. Et le jardinage est vite devenu une passion. »

Dans son livre, mais également au travers des photos publiées sur son compte Instagram, Valery Tsimba souhaite démontrer que la surface n’est pas un frein pour obtenir un potager abondant. « Je rencontre beaucoup de personnes qui n’imaginent pas que c’est possible, ajoute la jeune femme, qui cultive également, en intérieur, des micro-pousses très riches en nutriments pour agrémenter ses plats ou salades. Mais, pour moi, l’élément principal est d’avoir l’envie de se lancer, peu importe l’espace dont on dispose. »


« Les enfants nous ont aidés à planter, arroser, récolter »

C’est également sur le balcon de son appartement du 15e arrondissement de Paris que Lucie Delabre fait pousser tomates cerises, plantes aromatiques ou encore jachères fleuries. « Planter, cela a été mon premier réflexe durant le premier confinement en 2020, explique cette maman de deux garçons de quatre et six ans, qui partage également ses conseils culinaires sur son compte Instagram. Cela a été pour moi comme une valeur refuge, au même titre que pour les personnes qui ont fait leur propre pain. J’ai eu besoin de me retrouver dans quelque chose de concret. Cela a un vrai côté déstressant et canalisant. Et en pleine période Covid, dans des moments où l’on est confronté à la maladie, c’est rassurant d’assister à la création de la vie en voyant sa petite graine devenir plante, puis fleur, puis fruit ou légume. »

Une observation du cycle de la vie de la plante qu’elle tient à partager avec ses enfants. « Ils nous ont aidés à planter, arroser et récolter et ils étaient ensuite plus enclins à goûter… », indique Lucie Delabre, qui possède également un potager connecté (de la taille d’une boîte à chaussures) qui prend le relais en hiver. Mais ils n’étaient pas les seuls ! Toute la famille en a profité, retrouvant le vrai goût des aliments tout en réalisant quelques économies (plus d’une cinquantaine d’euros mis de côté l’an dernier avec l’achat d’un pot de basilic, plante aromatique dont la famille est une grande consommatrice).


« Un début d’autonomie alimentaire »

Des économies qui peuvent être également réalisées dès la base du projet. Couple de trentenaires installé depuis trois ans dans les Yvelines, dans une maison au jardin de 1 000 m2, Isabelle Dupin et Romain Fournier font ainsi germer leurs graines dans des boîtes d’œufs, rouleaux de papier toilette ou encore fonds de bouteilles d’eau. Les deux dernières années, après avoir réalisé une butte en permaculture puis des carrés potagers (avant de passer aux lasagnes cette saison), ils ont ainsi récolté tomates, oignons, salades, haricots verts, poivrons, melons, courgettes, betteraves ou encore pommes de terre.

« Notre potager s’inscrit dans une démarche globale, explique la jeune femme. Nous avons également un compost et des récupérateurs d’eau de pluie, nous faisons notre lessive, nous nous sommes engagés dans une association pour ramasser les déchets dans les forêts… Ce sont de petits gestes et la permaculture nous permet en cela un début d’autonomie alimentaire. » « Goûter le fruit de son travail, cela renforce la motivation pour continuer dans cette voie, tient également à préciser son compagnon. Et jardiner ensemble, c’est également un bon moyen d’évasion, de se vider l’esprit… »

Un bon moyen également pour partager des moments en famille, tisser du lien social avec ses voisins (ou ses followers) ou bien encore observer de près la vie animale (oiseaux et insectes en tout genre) tout en se faisant du bien et en contribuant à l’équilibre d’un écosystème vertueux.