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Autoconstruire sa maison bioclimatique : étape 9 – Construire un garage à la main, et à la force du dos

28/02/2023 4 min
construction garage maison bioclimatique

Cet article s’inscrit dans la série “Autoconstruire sa maison bioclimatique”, publiée sur le blog Recto & Verso. Pour Maria et Robin, construire le garage eux-mêmes – en dehors du cadre proposé par Homelib – relevait autant du défi technique que d’un engagement personnel. Ce qu’ils pensaient être une extension annexe s’est vite transformé en véritable chantier structurant, riche en enseignements… et en efforts physiques.

Cette série en 16 étapes raconte la construction complète d’une maison bioclimatique en autoconstruction, de la première idée à la vie dans la maison.
Découvrir toutes les étapes


Un garage comme rempart climatique

Dans le sud-ouest, les vents et les intempéries viennent généralement de l’ouest. Maria et Robin ont donc choisi d’implanter le garage sur cette face de la maison, afin qu’il joue un rôle de tampon thermique et climatique.

Ils ont aussi conçu un sas d’entrée commun entre garage et maison, non isolé mais efficace.

“C’est un couloir pour se déchausser, enlever les manteaux, et surtout, faire en sorte que la porte de la maison ne soit jamais ouverte en même temps que celle de l’extérieur.”

Ce dispositif limite les échanges thermiques avec l’extérieur. Il pourra être isolé ultérieurement si besoin.

ossature bois garage bioclimatique


Ossature bois : un chantier à part entière

Maria et Robin optent pour une ossature bois traditionnelle, conçue et montée entièrement par leurs soins. Après avoir dessiné les plans, ils commandent le bois :

  • Sapin classe IV pour les parties en contact avec la dalle,
  • Sapin classe II pour les montants,
  • Douglas pour la charpente.

Tout provient de forêts locales.

La méthode : assembler chaque mur à plat sur la dalle, puis le redresser pour l’ancrer. Huit murs, huit jours de travail, à raison de deux murs préassemblés en parallèle sur la dalle.

“En une semaine, le volume du garage était là. Avec ses murs de 3,20 mètres, on sentait qu’on tenait quelque chose.”

autoconstruction garage bois


Charpente, pente, membrane : la technique avant tout

Une fois les murs en place, Robin installe les muralières, qui assurent trois fonctions :

  • l’assemblage structurel,
  • l’accueil des solives via sabots métalliques,
  • la définition de la pente de toit.

Ici, la pente est de 3 % (30 cm sur 10 m), suffisante pour accueillir une membrane EPDM, recyclable, étanche et durable.

“Un bac acier aurait nécessité 6 % de pente. On a donc adapté la conception à notre choix de matériau.”

Les chevrons sont posés entre muralières, puis recouverts de plaques d’OSB et de la membrane, collée minutieusement. Les murs sont fermés avec les mêmes plaques, puis protégés par un pare-pluie.

Conseil : monter le contreventement OSB directement au sol alourdit considérablement les murs et complique leur levage.

garage bois


L’effort physique : une variable à anticiper

Chaque mur pèse 200 à 300 kg. Il faut être au minimum quatre ou cinq personnes pour les lever sans danger. Idem pour les solives et les chevrons : 80 kg chacun, à monter à plus de 3 mètres.

“On a bricolé un système de poulies et de cordes. Sans ça, ça n’aurait pas tenu. Mais avec un engin de levage, on aurait gagné en sécurité et en temps.”

Ce retour d’expérience est clé pour tout autoconstructeur. Robin conseille de louer, même temporairement, un équipement de levage même simple, ne serait-ce que pour préserver son dos (et son moral).

isolation garage bois

Une erreur de calendrier qui pèse lourd

Le chantier du garage, décalé à cause d’une blessure de Robin, a été réalisé en novembre. Une mauvaise idée pour la pose d’EPDM : humidité, température basse, difficultés de collage.

“Les rouleaux d’EPDM font jusqu’à 100 kg. A deux, sans sol sécurisé, on a galéré. C’est un boulot de six personnes, l’été, pas en automne sous la pluie.”

Les retards et la fatigue s’accumulent. Maria en tire une conclusion nette :

“Ce genre de chantiers mal programmés, ça use. Ce n’est pas juste physique, c’est épuisant moralement.”


Ce qu’ils ont retenu de cette étape

Ce qu’ils referaient :

  • une ossature bois bien planifiée,
  • le choix d’une implantation judicieuse,
  • le sas d’entrée, simple et efficace.

Ce qu’ils éviteraient :

  • poser un toit plat en hiver,
  • travailler à deux sur des charges de six,
  • sous-estimer le temps de travail et la préparation logistique.

“On apprend sur le tas, parfois en boitant. Mais cette étape nous a rendus plus vigilants, plus réfléchis, plus autonomes.”

Découvrir toutes les étapes de l’autoconstruction de cette maison bioclimatique

Étape précédente ➔ Les menuiseries extérieures

Étape suivante ➔ Isolation et bardage

Pour suivre leur chantier au quotidien, rendez-vous sur leur compte Instagram
@maisonbioclimatique_gironde