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Étape 15 – Chauffe-eau solaire et gestion de l’eau de pluie (suite) : pour une autonomie douce et réfléchie

12/05/2025 4 min

Dans la continuité de leur démarche bioclimatique, Maria et Robin ont mis en place deux systèmes essentiels pour la maison : un chauffe-eau solaire et la récupération d’eau de pluie. Deux choix à la fois écologiques, techniques, et engagés, qui illustrent leur volonté de réduire leur impact tout en anticipant l’avenir.

chauffe eau solaire maison

Un chauffe-eau solaire auto-vidangeable : le soleil comme première énergie 

Le chauffe-eau est, avec le chauffage, l’un des postes les plus énergivores dans une maison. Robin et Maria ont étudié plusieurs options avant de se décider : 

  • Le chauffe-eau électrique classique : simple à poser, peu coûteux, mais énergivore à l’usage. 
  • Le chauffe-eau thermodynamique : plus performant, mais reposant sur une pompe à chaleur. 
  • Le chauffe-eau solaire : plus complexe à installer, mais très économe sur le long terme. 

Le chauffe-eau est un poste de consommation énergétique majeur. Après étude, Maria et Robin écartent la pompe à chaleur et choisissent une solution solaire, certes plus complexe à installer, mais bien plus cohérente avec leur projet global. 

“On estime qu’environ 70 % de l’eau chaude sera produite grâce au soleil, le reste via une résistance électrique d’appoint.” Le couple écarte ainsi l’ajout d’un poêle comme appoint, jugeant cela trop complexe à installer pour un usage ponctuel. “Certains relient leur chauffe-eau solaire à un poêle bouilleur, mais dans notre cas, ce n’était pas justifié.” 

Leur système repose sur un ballon solaire auto-vidangeable : une solution qui permet d’éviter les risques de gel ou de surchauffe. Quand la température dépasse un certain seuil ou que le gel menace, une pompe coupe le circuit et l’eau redescend dans le ballon. 

Autre avantage : l’eau qui circule dans les panneaux solaires est en circuit fermé, ce qui évite les dépôts calcaires trop rapides, surtout dans une région comme la leur où l’eau est dure. L’eau sanitaire, elle, circule dans un serpentin en cuivre à l’intérieur du ballon.

travaux maison
chauffe eau maison

La marque retenue est Hélio France, un fabricant Made in France, ce qui était aussi un critère important pour le couple.

chauffe eau hélio france
helio france maison

Installation et emplacement : un chantier bien anticipé 

La liaison entre les panneaux solaires (sur le toit) et le ballon (dans la buanderie, sous l’escalier) a été pensée très en amont, notamment pour respecter une pente permanente de 3°. Le passage des tuyaux, en cuivre isolé, a été réalisé sous le bardage pour éviter toute exposition extérieure. 

“C’était un peu complexe, mais on ne voulait pas de tuyaux visibles dans les pièces à l’étage.” 

Les panneaux thermiques (2 panneaux de 2,32 m², soit 4,64 m²) sont installés sur le toit, à l’aide de rails en aluminium. L’installation est relativement simple à deux personnes, mais nécessite tout de même un bon repérage et un peu d’organisation, notamment sur un toit haut comme le leur (7 mètres). 

installation panneau solaire maison
panneau solaire maison

Ces panneaux chauffent un ballon de 300 L d’eau technique, ce qui équivaut à environ 200 L d’eau chaude sanitaire disponible pour une famille de 4 personnes. 

Une mise en route gratifiante 

Installé en hiver, le chauffe-eau a rapidement montré son efficacité : même sans activer la résistance, l’eau montait déjà à une température tiède suffisante pour se doucher. Depuis, avec un peu plus de soleil, le ballon dépasse régulièrement les 65 °C

“C’est très satisfaisant de se dire qu’on a de l’eau chaude juste grâce au soleil.” 

Côté budget, l’investissement s’élève à environ 4 000 €, bien au-dessus d’un chauffe-eau électrique classique (700 €), mais cohérent avec leurs objectifs à long terme. 

Cuve de récupération d’eau de pluie : ce qui a été fait depuis l’étape 7 

Pour les premières étapes (installation de la cuve, type de matériau, justification du choix, raccordement des gouttières…), vous pouvez retrouver tous les détails dans l’étape 7

Depuis cette étape, plusieurs éléments ont été mis en place : 

1. Installation de la pompe 

La pompe installée permet de basculer automatiquement sur l’eau du réseau si la cuve est vide. Cela simplifie l’installation et limite les risques de panne. “Moins de raccords, moins de fuites potentielles.” 

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2. Distribution dans la maison

travaux panneaux solaire maison

Une nourrice spécifique a été dédiée à l’eau de pluie, avec filtration à 90 microns pour une utilisation intérieure (toilettes, lave-linge) et deux arrivées extérieures. 

“L’eau est cristalline. On craignait une odeur ou une couleur, mais elle est parfaitement claire.”

 

3. Filtration et modularité 

Un préfiltre mécanique empêche les feuilles et débris d’atteindre la cuve. L’eau entrant dans la maison est filtrée, mais pas stérilisée. Robin précise qu’une évolution vers un usage plus étendu est possible : une arrivée a été prévue jusqu’à l’évier de cuisine, au cas où la législation évolue. 

“La plomberie est pensée pour évoluer. Si un jour on veut basculer un appareil ou potabiliser, on pourra.” 

4. Bilan d’usage 

Le système fonctionne très bien, surtout pour le lave-linge, gros consommateur d’eau. Le compteur montre une vraie économie sur ce poste, même si le retour sur investissement global reste très long (plus de 60 ans). 

“Économiquement, ce n’est pas rentable. Mais écologiquement, c’était une évidence.” 

Coût total estimé de l’installation (cuve, pompe, filtre, terrassement) : environ 5 000 €

Une maison qui prend soin de ses ressources 

En installant ces deux systèmes, Maria et Robin poursuivent leur projet avec la même rigueur : penser à long terme, faire avec les ressources disponibles, limiter les gaspillages. 

Et surtout, garder une maison cohérente, où chaque choix technique est aussi un choix de valeurs.