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Étape 14 – Électricité et plomberie : tout faire soi-même, ou presque 

05/05/2025 8 min

Après le passage de la VMC et du puits canadien, Maria et Robin s’attaquent à deux postes cruciaux du second œuvre : l’électricité et la plomberie. Deux univers très différents, mais qui ont en commun d’être techniques, exigeants, et coûteux… surtout quand on fait appel à des professionnels. Par choix et par nécessité, ils ont décidé de tout faire eux-mêmes. Retour d’expérience, étape par étape.

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Électricité : entre rigueur, domotique et bidouille maligne 

Une installation classique, mais réfléchie 

“Globalement, on est resté sur une installation assez classique, mais on a essayé de bien optimiser”, commence Robin. Un des sujets qui les a fait réfléchir en amont, c’est la question des rayonnements électromagnétiques. “Dans une maison en bois, le rayonnement n’est pas bloqué comme dans une maison en béton. On s’est donc posé la question des gaines ou câbles blindés, mais le surcoût était énorme : atour de 400 € les 100 m, voire 500 €, contre 20 € pour une gaine classique.” 

Ils ont finalement renoncé, faute de budget. Dès le raccordement électrique, le compteur Linky avait été prévu à distance de la maison (raccordement de type 2), ce qui permettait d’anticiper toute inquiétude liée à ses émissions électromagnétiques. Une solution simple, décidée dès le départ, qui s’est révélée rassurante. 

Concevoir son plan électrique avec précision : un vrai levier d’efficacité 

Un des points les plus importants de leur installation a été la préparation du plan électrique. Robin et Maria ont pris le temps de réfléchir à l’usage futur de chaque pièce, pour placer les prises et les points lumineux aux bons endroits. Objectif : ne jamais avoir besoin de rallonges, et éviter les installations approximatives qui font grimper la consommation ou créent des zones mal éclairées.

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Ils ont aussi anticipé la disposition des meubles, des équipements électroménagers et des lampes pour adapter les emplacements. Ce travail minutieux a permis de réduire le nombre de rallonges, d’éviter les interrupteurs inutiles, et de rationaliser le câblage. Un vrai gain en confort et en efficacité, tout en réduisant les coûts de matériel. 

“On a vraiment optimisé, sans surcharger. C’est tout bête, mais avoir la bonne prise au bon endroit change tout au quotidien.” 

Spots LED, lumière maîtrisée et domotique ciblée

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Pour les spots, le couple a opté pour des LED économiques, posées en suivant les recommandations d’espacement (1,50 m environ), sans excès. “Dans la cuisine, on avait prévu un spot qu’on a finalement laissé de côté. On a juste passé une gaine vide pour se laisser la possibilité de le rajouter plus tard.” 

Autre axe fort : la domotisation partielle. Notamment pour les volets, afin d’assurer une gestion automatique des protections solaires selon la course du soleil. “Ça nous a aussi permis d’économiser quelques interrupteurs, donc des câbles, des gaines, et du temps.” 

Lecture de norme et planification millimétrée 

Robin a étudié la norme NFC 15-100 via les guides simplifiés des fabricants. “Ça m’a permis de bien répartir les disjoncteurs et de concevoir un tableau électrique conforme. On a tout acheté nous-mêmes, en ligne, pour trouver exactement ce qu’il nous fallait.” 

Pour concevoir le tableau électrique, il s’est appuyé sur une application développée par la marque Hager, qui permet de simuler une installation, de vérifier sa conformité, et même de générer une liste de matériel à commander. “C’était hyper pratique. Je savais exactement combien de disjoncteurs, de modules et d’espace il me fallait.” 

Il a aussi pris le temps de tout prévoir en amont, jusqu’aux longueurs de câbles. “Quand tu dois faire tout ton tableau, tu veux éviter de raccorder un câble et de te rendre compte qu’il est trop court. Repasser un câble dans une gaine déjà tirée, c’est la galère.” 

Plutôt que des gaines préfilées, ils ont choisi de filer eux-mêmes, afin d’adapter chaque passage à leur configuration. Travail plus lent, mais plus souple, qui leur a demandé beaucoup de méthode. “Comme j’étais souvent seul, j’ai fixé une vis dans un mur du garage pour y accrocher le tire-fil, puis je tirais la gaine en reculant pas à pas. Ça permettait de le faire même sans binôme.” 

Des murs en bois, des défis inattendus 

Avec des murs en bois, impossible de rattraper une erreur comme on reboucherait une saignée dans du placo. “Il fallait être hyper précis. Le seul endroit où on a vraiment galéré, c’est une zone avec beaucoup de gaines dans un même boîtier, il a fallu surdimensionner.”

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Un tableau électrique soigné… et validé 

Une fois les câbles tirés, tout convergeait dans la buanderie, où Robin a installé le tableau. Il a utilisé une application dédiée pour concevoir une installation conforme. “J’ai mis 4 jours à tout raccorder proprement. J’ai pris le temps, je ne voulais pas faire de bêtise. Chaque erreur peut obliger à tout recommencer si un câble est trop court.”

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Et le Consuel a validé l’installation du premier coup : “Il a vu que je savais ce que je faisais. Il a surtout testé la mise à la terre. Notre valeur ? 9 ohms. Top.” 

Coût total : 4 800 € 

Avec tous les équipements, luminaires, domotique partielle, disjoncteurs spécialisés (pour congélateur, véhicule électrique, etc.), le coût total atteint 4 800 €. Le devis initial pour une installation par un pro ? 17 000 €. 

Plomberie : entre expérimentations et bon sens 

Là encore, Robin a tout appris en faisant. “On m’avait dit que ce serait parfois plus compliqué que l’électricité, et j’ai compris pourquoi : il y a plusieurs manières de faire, peu de normes aussi détaillées, donc plus de doutes.”

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Cuivre, PER, multicouche : trois solutions, trois philosophies 

En plomberie, trois grands types de matériaux sont disponibles pour les circuits d’eau : 

  • Le cuivre : historiquement très utilisé, il est durable, résistant aux bactéries, recyclable… mais aussi plus cher, plus lourd, et plus difficile à manipuler. Il demande un vrai savoir-faire et un outillage spécifique, notamment pour les soudures ou les raccords complexes. 
  • Le PER (polyéthylène réticulé) : souple, facile à poser, et économique, il est très répandu. Mais il peut devenir poreux à l’oxygène avec le temps, ce qui peut favoriser l’apparition de bactéries dans le circuit. 
  • Le multicouche : un matériau composite qui associe les avantages du PER (souplesse, facilité de pose) et ceux du métal (rigidité, étanchéité). Grâce à son âme en aluminium, il conserve la forme donnée au cintrage, ce qui permet des installations plus propres et plus fiables dans le temps. Il est aussi compatible avec des raccords à sertir, simples à poser avec la bonne pince. 

Adieu cuivre, vive le multicouche 

Le rêve initial d’un départ en cuivre (pour ses propriétés antibactériennes) a été abandonné à cause du prix du matériau et des outils nécessaires. “On aurait aimé en intégrer au départ de l’installation, mais entre le coût des tubes, des raccords et des pinces spécifiques, on a dû renoncer.” 

Ils ont donc opté pour le multicouche, qu’ils ont cintré à la main avec précaution. “Il faut juste respecter les rayons de courbure pour éviter de pincer le tuyau. Une cintreuse peut aider pour les zones visibles, mais tout peut se faire à la main si on est patient.” 

Raccords, étanchéité : la filasse plutôt que le téflon 

Les raccords à sertir ont été utilisés partout où cela était possible. Pour les raccords vissés, ils ont choisi la filasse, plus naturelle et durable. “Le téflon, en plus d’être moins fiable dans le temps, contient des polluants éternels (PFAS), ce n’était pas dans l’esprit de notre maison.” 

Robin recommande de bien doser la filasse : “Pas assez, ça fuit. Trop, tu galères à visser. Et si tu serres trop fort, tu risques de fissurer ton raccord. Mais une fois qu’on a le bon geste, c’est fiable et durable.” 

Une arrivée d’eau très protégée 

Robin a soigné particulièrement le départ d’installation : clapet anti-retour, compteur d’eau en doublon, régulateur de pression, vanne d’arrêt, et même un anti-tartre magnétique. “Ça ne supprime pas le calcaire, mais il s’accroche beaucoup moins, ça se nettoie hyper facilement.” 

Et un tout petit regret : le coup du lave-vaisselle 

Ils n’avaient pas prévu d’amortisseur anti-bélier, mais depuis, ils entendent parfois de très légers bruits, notamment quand le lave-vaisselle ferme sa vanne d’eau. “On va sûrement en rajouter un. Mieux vaut le prévoir dès le départ.” 

Ils n’avaient pas prévu d’amortisseur anti-bélier, mais depuis, ils entendent de petits bruits de coup de bélier, notamment quand le lave-vaisselle ferme sa vanne d’eau. “On va sûrement en rajouter un. Mieux vaut le prévoir dès le départ.” 

Coût total : 3 000 € 

Installation complète, y compris réseau d’eau de pluie ramené jusqu’aux toilettes, siphons, nourrices, etc. Le tout pour un coût total de 3 000 € contre un devis initial de 7 000 €. 

Bilan : moins de 10 000 € pour électricité + plomberie 

Avec beaucoup de temps, de méthode, et de réflexion en amont, Robin et Maria ont économisé plus de 16 000 € sur ces deux postes. Et surtout : ils ont tout conçu eux-mêmes, à leur rythme, en maîtrisant chaque détail. 

Et jusqu’ici ? Aucun souci. Juste un robinet qui cogne un peu, et beaucoup de fierté à chaque prise qui fonctionne et chaque robinet qui coule.