Réduire ses déchets : « Chacun doit faire en fonction de sa situation »

10/05/2021 3 min
déchets

Réduire sa production de déchets, c’est possible. Et sans se prendre forcément la tête ! Comment ? En consommant autrement : en substituant vos objets du quotidien jetables par des objets réutilisables, en diminuant le gaspillage alimentaire, en cuisinant des produits non transformés, non emballés, frais… Voici nos conseils.

Dans la maison d’Emy, alias Madame Bocal sur son blog et sur Instagram, vous ne trouverez pas de sopalin en papier, ni de vaisselle jetable et encore moins de sacs en plastique. Depuis 2016, cette maman de trois enfants – de 9, 7 et 1 an – tente de réduire au maximum sa production de déchets. « Le livre de la blogueuse Béa Johnson a été pour moi une vraie révélation, explique-t-elle. Au début, j’ai voulu tout révolutionner d’un seul coup en essayant d’obtenir la plus petite poubelle possible. Mais cela a généré beaucoup de stress et j’ai appris, petit à petit, à me déculpabiliser et à faire des compromis, notamment avec mon mari, qui n’est pas toujours sur la même longueur d’onde. Et aujourd’hui, je sais que nous faisons notre maximum à la maison. »


La méthode des « 5 R » pour un mode de vie écologique

Selon l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), les ménages français produisent 440 kg de déchets par habitant et par an. Un volume très conséquent, sachant qu’on y retrouve des déchets qui pourraient être compostés, recyclés ou simplement évités. « C’est bien de trier, de ne pas jeter ses déchets dans la nature, mais il y a encore un pas à faire sur la sensibilisation à la réduction des déchets », indique Marilyne Vialles, chargée de communication à l’Ademe. Sans tout bouleverser, en changeant ses habitudes et en adaptant ses gestes au quotidien, il est en effet possible de réduire ses déchets.  

Chez Emy, les couches sont lavables, les produits ménagers sont faits maison, les achats réalisés en vrac (dans des contenants ou des sacs réutilisables) et les jouets sont d’occasion. « Mais chacun doit faire en fonction de sa situation, ajoute Emy, qui conseille de se référer à la règle des 5R – Refuser les produits à usage unique, Réduire la consommation de biens, Réutiliser ce qui peut l’être, Recycler ce qui ne peut pas être réutilisé, Rendre à la terre (composter les déchets organiques). Moi, j’ai commencé par filtrer ce qui rentrait chez nous : la publicité dans notre boîte aux lettres, les objets publicitaires... Puis, nous avons progressivement remplacé le jetable par du lavable, et choisi de consommer un peu moins. »


De multiples économies à la clé

Selon l’Ademe, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont en effet jetées chaque année en France (soit l’équivalent de 150 kg/hab./an). Consommer moins peut ainsi se révéler être une première source d’économies pour les foyers, conjuguée, par exemple, à l’utilisation de serviettes ou lingettes lavables ou encore à des achats de seconde main… En France, le volume de biens réemployés ou réutilisés est ainsi passé de 780 000 à un million de tonnes entre 2014 et 2017 (+ 28 %), toujours selon l’Ademe. Depuis le 1er janvier 2021, un indice de réparabilité portant sur cinq catégories de produits – lave-linges, smartphones, ordinateurs portables, téléviseurs et tondeuses à gazon – a également fait son apparition afin de pouvoir réaliser un investissement sur le long terme et ainsi réduire son impact sur l’environnement.  

« Je veux montrer que consommer autrement et réduire ses déchets est possible et accessible à tous », indique Emy. Et Marilyne Vialles de confirmer : « Tout est possible lorsque l’on est motivé. Mais il faut être conscient que c’est une démarche globale et très engageante. Il faut y aller petit à petit et toujours se dire que, pour notre planète, c’est toujours mieux que de ne rien faire. »