Les Nouveaux Potagers : cultiver ensemble et récolter solidaire

19/01/2022 3 min

© Les Nouveaux Potagers


Cultiver collectivement un potager urbain puis reverser sa récolte à la banque alimentaire pour aider les personnes dans le besoin : voici la belle initiative proposée par Les Nouveaux Potagers. Innovants et inspirants, ces bacs de culture sont installés pour la première fois dans une dizaine de lieux à Bordeaux. Olivier Mignon, créateur du concept, nous dévoile son concept.


Comment sont nés Les Nouveaux Potagers ?

Ces derniers mois, la situation économique des personnes les plus précaires s’est encore dégradée. Le nombre de demandeurs alimentaires a explosé pour passer de 18 000 à 23 000 personnes par semaine, sur la seule zone de Bordeaux métropole. J’ai été interpelé par cette crise et nous avons cherché en équipe une solution concrète qui pourrait les aider. C’est dans ce contexte qu’est née l’idée de potagers urbains et solidaires dont un pourcentage d’un minimum de 50 % de la récolte est donné à la Banque alimentaire.


À quel public s’adresse Les Nouveaux Potagers ?

À tous les lieux qui reçoivent du public ! Les écoles, les entreprises, les maisons de retraites peuvent installer un bac Les Nouveaux Potagers (LNP) pour que les personnes qui y vivent ou y travaillent prennent part à l’aventure. Il suffit pour cela d’avoir un peu de temps, du cœur et de l’espace. Cette démarche peut s’inscrire dans la politique de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) par exemple, car LNP véhicule du lien social et un engagement sociétal envers les gens qui sont dans le besoin. Il s’agit d’une action collective concrète qui anime les équipes puisque les salariés voient évoluer le potager sous leurs yeux et grâce à eux au quotidien.


Comment accompagnez-vous les membres qui prennent part à l’expérience Les Nouveaux Potagers ?

Nous avons un double rôle. Tout d’abord, nos équipes assurent le fonctionnement technique des potagers, de leur installation jusqu’à leur entretien. Nos jardiniers passent donc dans les lieux où sont installés les bacs pour donner des conseils aux « maraîchers urbains », comme nous aimons appeler les membres LNP.  De leur côté, ces derniers doivent arroser et récolter au bon moment en suivant les recommandations du jardinier. Au moment de la récolte, notre navette électrique se charge de récupérer les fruits et légumes pour les redistribuer à la banque alimentaire de Bordeaux.


Les membres des Nouveaux Potagers choisissent les denrées qu’ils souhaitent planter. Nous proposons également, de manière personnalisée, des idées de recettes avec les ingrédients cultivés et des ateliers de cuisine ou de jardinage autour du potager et de sa récolte.


Peut-on dire que Les Nouveaux Potagers s’inscrivent dans une démarche écoresponsable ?  

En cultivant eux-mêmes, les maraîchers urbains découvrent la véritable saisonnalité des fruits et légumes. Ce qu’ils font pousser l’été est forcément différent de ce qu’ils cultivent en automne. Les Nouveaux Potagers déconstruisent les idées préconçues selon lesquelles on peut manger des tomates en plein hiver sans les faire venir de loin ! La culture des bacs participe à éduquer et à sensibiliser au « mieux manger ».


Pensez-vous développer Les Nouveaux Potagers dans d’autres villes ?

Si nos installations et récoltes remportent un succès à Bordeaux, nous essayerons de nous développer sur d’autres métropoles comme Nantes ou Toulouse. Nous souhaiterions que les collectivités et les entreprises s’engagent à nos côtés sur le long terme.


Pourquoi avoir choisi de donner les récoltes à la banque alimentaire ?

Donner à la banque alimentaire, c’est aussi aider les restos du cœur, la Croix-Rouge, les maraudes… Ce choix nous est donc apparu comme une évidence ! De plus, les personnes qui ont recours à la banque alimentaire récupèrent souvent des articles en fin de vie ou invendus et peuvent se sentir en « bout de chaîne ». Avec Les Nouveaux Potagers, ils sont au cœur du projet dès le début, car les produit leur sont destinés. On peut peut-être penser que ce n’est pas grand-chose, mais, pour eux, cela fait toute la différence !