Haie de jardin et brise-vues végétalisés : allier biodiversité et esthétisme

25/05/2023 3 min
Haies brise-vues végétalisés

Dans nos jardins, sur nos balcons, sur nos terrasses, les haies et brise-vues végétalisés se déclinent à l’infini et peuvent être des alliés précieux pour la biodiversité. Voici des conseils pour faire des choix alliant esthétisme et protection de la faune et de la flore.

Le saviez-vous ? Planter une haie ou installer un brise-vue végétalisé aide à protéger la biodiversité. « Les haies sont favorables à la faune. Elles sont capitales dans un paysage. Leur impact est extrêmement positif car elles offrent un abri et de quoi manger aux animaux, et les protègent du vent », explique l’ingénieure paysagiste Anaïs Jeunehomme.


Une petite arche de Noé à l’intérieur de chaque haie

Mais les haies ont également d’autres vertus : elles retiennent les sols et l’eau et créent des couloirs végétaux permettant aux animaux (oiseaux, insectes, hérissons, rongeurs…) de cheminer d’un espace à l’autre. À l’intérieur de chaque haie, une petite arche de Noé. De plus, leur entretien est facile : un peu de taille pour les garder en forme, un peu de coupe pour enlever le bois mort, et vos haies vivront leur vie en toute autonomie. Pour ne pas déranger les oiseaux qui y nichent, il est par ailleurs recommandé de ne pas tailler sa haie du milieu du mois de mars à la fin du mois de juillet, pleine période durant laquelle les oiseaux font leur nid et y pondent leurs œufs !

Cela dit, toutes les haies n’ont pas la même valeur pour l’écosystème. « Si on veut vraiment être dans le respect de l’environnement, il faut avoir des végétaux endémiques (propre à une région géographique spécifique), c’est-à-dire indigènes (qui poussent naturellement dans un endroit donné) », précise l’ingénieure paysagiste. Car les végétaux locaux vont servir de ressource à la faune locale. « Les thuyas, bien que très populaires, n’ont aucun intérêt écologique. C’est du béton vert », déplore Anaïs Jeunehomme. Tout comme le laurier palme, qui ne fleurit pas et ne porte pas de baie.

Une haie bien choisie pour son intérêt écologique sera donc constituée de deux tiers de feuillage caduc, et d’un tiers de feuillage persistant, afin d’obtenir une réelle diversité végétale. « Cette dernière est d’une importance capitale, car les espaces où ne vivent qu’une seule espèce n’existent pas dans la nature », explique Anaïs Jeunehomme. A privilégier : les arbustes produisant du nectar ou des baies, tels que les pyracantha ou callicarpa, dont se régaleront oiseaux et petits mammifères.


Brise-vues végétalisés et économiques

Il est tout à fait possible d’intégrer un brise-vue sur sa terrasse, son balcon ou entre deux jardins de maisons mitoyennes tout en aidant la faune et la flore de votre jardin. « Si l’on opte pour des matières naturelles et des systèmes de fixation en bois ou en métal, on peut parfaitement construire un brise-vue économique », souligne Anaïs Jeunehomme. Des plantes grimpantes pourront ainsi s’y accrocher comme la vigne vierge, le lierre ou encore les hortensias grimpants… Nécessitant peu d’entretien, elles permettront aux oiseaux et insectes de s’y nourrir et d’y trouver refuge.

Autre bonne nouvelle : les haies et brise-vues végétalisés sont accessibles à tous les budgets.  Le lierre, par exemple, a un coût minimal. Et contrairement à l’idée reçue, il ne va pas tuer les arbres ou les végétaux sur lesquels il se pose ! Autre solution économique : les boutures de végétaux composant une haie (noisetiers, aubépines…). « On peut également semer, même si cela prend un peu plus de temps, indique Anaïs Jeunehomme. Les seules limites sont celles de l’imagination ! ».