En février, j’affute mes sécateurs et je taille

03/02/2023 2 min

En février, jardiniers et jardinières trépignent d’impatience. Le grand sommeil hivernal règne encore, mais il y a dans l’air des prémices de printemps. « Qu’est-ce que tu attends pour tailler ? » s’étonne ma voisine chaque année. Et c’est vrai que pour elle (pour mon père, mes collègues…), la taille est la grande affaire de la saison. Impressionnée par l’ampleur de l’opération lors de mes débuts, je limite aujourd’hui l’usage de mon sécateur à quelques arbustes.


Tailler, est-ce indispensable ?

Non. Dans la nature les plantes n’ont pas besoin de taille pour croître et s’épanouir. En revanche, dans le jardin, cette opération permet de limiter l’envergure des végétaux, de retirer du bois mort, des branches mal placées. Elle favorise aussi la floraison et les fructifications. En effet, la plupart des végétaux fleurissent et fructifient sur de jeunes rameaux. Il faut donc veiller à ce que les arbustes émettent sans cesse de nouvelles pousses.


Stop à la « coupe au bol » !

La taille perpétue le rajeunissement des arbustes. Comment ? Non pas en sectionnant les branches à leur extrémité mais en coupant les plus âgées d’entre elles… à leur base. Pour le comprendre, on peut imaginer la branche comme un tuyau d’arrosage. A chaque entaille, un jet d’eau, très fort lorsqu’on le sectionne à sa base, plus faible à son bout. Si je coupe à ras du sol une branche (je « recèpe »), aussitôt l’arbuste émet des rameaux vigoureux qui fleuriront l’année suivante. Mais si je taille son extrémité, elle se ramifie tout en continuant à s’allonger et à vieillir. Les fleurs et les fruits ne seront plus qu’à la périphérie des arbustes.


Je recèpe ma haie

C’est donc ainsi que je traite ma haie champêtre (composée de noisetier, lilas, seringat…). Je la recèpe, en coupant, à leur base, une branche sur trois. Fini les déchets de taille à évacuer ou à broyer. J’utilise les branches coupées en petit bois pour le poêle (ou le barbecue), en tuteurs, en ramilles pour les petits pois, en bordures de massif tressées… Mais attention : la taille de la haie doit être terminée à la mi-mars, période intense de nidification des oiseaux.


Je nettoie les framboisiers

Longtemps, la taille de mes framboisiers, qu’ils soient remontants ou non (c’est-à-dire fructifiant une ou deux fois dans l’année), a été pour moi un vrai casse-tête. Aujourd’hui, je simplifie, parfois à l’extrême. Je me contente de retirer les branches mortes (sèches et grises), et coupe à 50-60 cm du sol les rameaux bien vivants. Ou bien je me contente… de ne rien faire ! Je n’ai en effet observé aucune différence de productivité les années où je n’ai pas nettoyé les framboisiers.


Savoir patienter encore…

« Taille tôt, taille tard mais taille en mars »… dit le dicton ainsi que l’un de mes amis vignerons. Le gel sévissant sévèrement en février dans ma région (je vis en Bourgogne-Franche-Comté), j’attends effectivement mars pour tailler la vigne et les rosiers. Rendez-vous donc le mois prochain.

Article rédigé par la jardinière et journaliste Guylaine Goulfier. Découvrez son portrait.

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