Mes conseils pour cultiver vos herbes de Provence

Thym, romarin, sauge, origan… Je ne peux pas imaginer me passer de ces « herbes de Provence » ! Tout au long de l’année, je cueille les feuilles de ces petits arbrisseaux au feuillage persistant et très faciles à cultiver… A condition de leur donner un petit coin de jardin (ou de balcon !) bien à eux.

Comme en Provence

Dans mon jardin bourguignon, impossible d’offrir le soleil du midi à mes aromatiques. Qu’à cela ne tienne : leurs feuillages sont simplement plus souples, plus larges et à peine moins parfumés que ceux de leurs cousines sauvages. La difficulté de culture des herbes de Provence ne vient pas de l’ensoleillement ou des températures (elles résistent jusqu’à – 20 °C) mais de la nature du sol. Elles poussent très bien dans les terrains riches et profonds mais disparaissent au bout de deux à trois ans. Pour cultiver ces herbes de Provence durablement, il faut donc tenter de reconstituer leur milieu naturel : la garrigue, c’est-à-dire une terre assez pauvre mais surtout où l’eau s’écoule parfaitement.

Un massif pour herbes de Provence en 3 étapes :

1. Créez une butte… minérale : allégez la terre de votre jardin non pas avec du sable, mais avec des graviers, des pierres et des cailloux. Si le terrain est vraiment argileux, formez des petits monticules au centre desquels vous installerez les plants ;

2. Respectez les distances de plantation de chaque végétal (80 cm pour le romarin, 30 cm pour le thym…). Tassez la terre de façon à aménager des cuvettes d’arrosage autour d’eux ;

3. Paillez le sol avec des pierres plates (elles faciliteront la cueillette) et autres minéraux (galets, graviers…).

Et pourquoi pas en couvre-sol ?

Certains thyms, très ras, tapissent le terrain. C’est le cas du serpolet au petit feuillage rond qui s’étend sur tous les sols caillouteux. Ou de « l’herbe des barons » dont le feuillage offre un enivrant parfum d’agrume et qui se couvre de fleurs mauves au printemps. Installez-les aux pieds d’aromatiques de plus grandes tailles pour vous épargner la corvée de désherbage.

Senteurs capturées

Les feuilles parfumées de ces plantes mellifères – produisant du nectar et du pollen pour les abeilles – se glissent dans les plats et les infusions au gré des envies. Connaissez-vous les sirops de thym, de romarin ou autres aromatiques ? Ils se versent dans de l’eau froide ou chaude, dans les salades de fruits, les crèmes anglaises, pâtissières, brûlées…

Voici ma recette :

• Faites infuser 200 g de plantes sèches (le double si elles sont fraîches) dans 1 litre d’eau bouillante ;
• Ajoutez 1,5 kg de sucre et faites chauffer jusqu’à ce que ce sirop atteigne 110 °C (à mesurer avec un thermomètre de cuisine) ;
• Embouteillez immédiatement.

Ce sirop se conserve au moins six mois dans le réfrigérateur.

Article rédigé par la jardinière et journaliste Guylaine Goulfier. Découvrez son portrait.