Moustique-tigre : les solutions pour se protéger

Parfaitement inconnu en France il y a encore vingt ans, le moustique-tigre, susceptible de transmettre de nombreuses maladies, s’est répandu en peu de temps aux quatre coins de notre pays. Le point sur un phénomène à prendre au sérieux, et surtout, sur les solutions pour se protéger !

Commençons par le début : comment reconnaître un moustique-tigre ? « De moins de 5 millimètres, soit deux fois plus petit que le moustique commun, il se caractérise par des rayures noires et blanches, des ailes noires ainsi qu’une fine ligne blanche sur le thorax », explique Johanna Fite, responsable de la mission d’expertise scientifique sur les « vecteurs » à l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES).

Les conditions de leur arrivée en France ont été précisément retracées : les premiers battements d’ailes d’un moustique-tigre dans l’hexagone remontent à 2004, à Menton (Alpes-Maritimes), avec la découverte d’un gite larvaire à l’intérieur de pneus en provenance d’Asie. Si l’insecte s’est dans un premier temps installé dans le sud du pays, il fait désormais l’objet d’un signalement dans 64 départements métropolitains, région parisienne comprise.

L’insecte voyageur a ses préférences : il pique tôt le matin ou en fin de journée – à l’heure de l’apéritif. Car contrairement à la plupart des autres moustiques, il dort généralement la nuit ! Ce qui le rend particulièrement redoutable, c’est qu’il transmet différentes maladies telles que la dengue, le chikungunya ou encore le virus Zika.

Des maladies encore considérées comme tropicales, mais qui, avec le changement climatique et les mouvements de voyageurs, apparaissent partout dans le monde. « Depuis 2010, on voit des cas de ces maladies en métropole, liés à des retours de destinations lointaines : un voyageur infecté est de retour en France où il est piqué par un moustique-tigre qui va ensuite contaminer une autre personne à proximité », précise la spécialiste de l’ANSES.

Des solutions pour traiter le problème dans la durée

Si vous constatez la présence de moustiques-tigres, la première chose à faire est de se protéger de leurs piqûres en mettant des vêtements couvrants, en installant une moustiquaire à sa fenêtre, voire en utilisant un répulsif – des solutions naturelles à base de citronnelle, eucalyptus ou lavande sont relativement efficaces. Concrètement, comment faire pour agir dans la durée ? « Il faut éliminer l’eau stagnante, explique Johanna Fite. On peut par exemple couvrir de filets de protection les bassins et piscines, ou encore remplir de sable les coupelles de ses pots de fleurs, pour garder de l’humidité tout en évitant qu’ils ne viennent pondre leurs œufs ».

Des solutions durables, sans produit nocif et ne piégeant pas les autres insectes, ont également vu le jour au cours des dernières années, à l’image de Biogents, OUTAD ou encore Zéro Moustique. Distributeur de cette dernière marque, Michel Simon, le directeur d’Eurotech Distribution, en explique le principe : « Les moustiques sont attirés par le CO₂ dégagé par les humains. L’appareil, par photocatalyse, produit une légère quantité de CO₂ qui attire les moustiques ». Pour une efficacité optimale, on ajoute un appât à l’octenol et au lurex spécialement adapté au moustique-tigre. Aspirés dans la cuve de l’appareil, les insectes y meurent par déshydratation. Utilisable en intérieur comme en extérieur, le produit est efficace dans un rayon de 120 mètres. Important à savoir : le moustique-tigre peut voler jusqu’à une distance de 150 mètres. Il est donc important d’essayer de limiter sa multiplication et sa propagation.