Autoconstruire sa maison bioclimatique : étape 2 – Concevoir les plans, entre logique et concessions

Cet article s’inscrit dans la série “Autoconstruire sa maison bioclimatique”, publiée sur Recto & Verso. Maria et Robin partagent ici la seconde étape de leur aventure : celle de la conception. Un chapitre aussi passionnant que vertigineux, où se mêlent principes bioclimatiques, autodidaxie, logiciels de plans, concessions esthétiques et validation par des pros.

Cette série en 16 étapes raconte la construction complète d’une maison bioclimatique en autoconstruction, de la première idée à la vie dans la maison.
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Se jeter à l’eau (ou plutôt sur les plans)

Ça y est, Maria et Robin ont trouvé le terrain de leurs rêves. Place à la conception.

Leur partenaire, Homelib, ne propose pas de plans standardisés. Ici, c’est au client de concevoir sa propre maison, puis de transmettre les dessins à une scierie. Un format à mi-chemin entre autoconstruction pure et maison en kit.

« Nous étions vraiment séduits par cette solution, mais cela nécessitait que nous dessinions des plans… Ce que nous n’avions jamais fait ! Il a donc fallu que nous nous effectuions quelques recherches. »

Autoformation tous azimuts

Les premiers jours sont placés sous le signe de la documentation. Maria et Robin plongent dans trois ouvrages majeurs : Habitat passif et basse consommation, La conception bioclimatique, et Manuel d’architecture naturelle. “Ces livres ont été nos bibles pendant plusieurs semaines”, résume Maria.

En parallèle, ils explorent les ressources en ligne : forums spécialisés, groupes Facebook, blogs d’autoconstructeurs. “Heureusement pour nous, l’autoconstruction est un petit monde qui rassemble une communauté soudée, toujours prête à donner des conseils”, observe Robin.

Parmi leurs pépites :

• la chaîne YouTube « Comme un pingouin dans le désert », très technique ;
• et le site du CAUE (Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement), qui propose des fiches et un accompagnement téléphonique gratuit avec un architecte-conseil. “Nous avons présenté notre projet à un pro du CAUE, et il nous a validé le concept. C’était super rassurant.”

Appliquer les principes bioclimatiques

Au fil de leurs lectures, les grands principes d’une maison bioclimatique s’imposent à eux. Robin les résume : “La maison idéale est petite, compacte, bien orientée. Les pièces de vie doivent être au sud avec de grandes ouvertures, les chambres à l’est, et les pièces techniques au nord.”

Maria ajoute : “Ce qui est génial, c’est que tout ça est juste du bon sens. On l’avait déjà remarqué en voyageant dans des pays chauds. Finalement, on n’a presque rien eu à calculer.”

Ils se contentent de suivre les concepts. “Il n’y a vraiment pas besoin d’être ingénieur pour cette partie-là !” insiste Maria. Seule exception : les casquettes solaires, destinées à bloquer le soleil d’été. Cette partie demande un peu de trigonométrie. “Heureusement, il existe des outils en ligne très accessibles pour les calculer.”

Des choix… et des concessions

Maria et Robin s’éloignent de la théorie sur certains points. “Impossible de faire une maison ronde en autoconstruction. On a donc opté pour une forme carrée.”

Ils visent plus de 100 m² (la maison en fera finalement 140 m²) et choisissent d’intégrer un demi-étage pour bénéficier d’un grand vide sur salon. “On savait que ce n’était pas optimal d’un point de vue thermique, mais on le voulait pour la sensation d’espace,” expliquent-ils.

“Il ne faut pas oublier qu’on construit cette maison pour y vivre. On voulait aussi qu’elle nous plaise. L’essentiel, c’est de trouver le bon équilibre entre la théorie et le plaisir,” conclut Maria.

Kozikaza et plans 3D : place aux outils

Ils entament les premiers dessins sur le logiciel Kozikaza, très intuitif. “En quelques heures, on visualisait déjà assez précisément notre future maison,” explique Maria.

Mais pour les plans définitifs (et la demande de permis), ils doivent utiliser des logiciels 2D/3D professionnels. “On a profité des mois d’essai gratuits pour se former vite et bien !” plaisante Robin.

Une fois les plans finalisés, ils retournent voir un architecte du CAUE. Celui-ci valide leurs documents du premier coup. “Nous ne nous sommes pas si mal débrouillés !” sourit Robin.

Une étape fondatrice

La conception est une étape exigeante, mais profondément stimulante. “On s’est rendu compte que c’était une vraie phase de création. Et qu’on n’avait besoin ni d’être architectes, ni d’avoir un logiciel hors de prix pour y arriver.”

Découvrir toutes les étapes de l’autoconstruction de cette maison bioclimatique

Étape précédente ➜ La naissance du projet

Étape suivante ➜ Le permis de construire

Et pour suivre le parcours , rendez-vous sur leur compte Instagram 👉 @maisonbioclimatique_gironde

Dessiner sa maison, c’est déjà commencer à l’habiter.

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