« Je vis dans un logement connecté »

Ariane, 23 ans, assistante sociale en Belgique mais aussi blogueuse, est passée à un mode de vie ultra-connecté en emménageant avec son compagnon en septembre 2020. Elle décrypte pour Recto&Verso les contours de cette nouvelle vie.

Votre logement est connecté, qu’est-ce que cela signifie, concrètement ?

Nous vivons dans un appartement où tous les appareils électroniques sont connectés par un pont réseau. Ils fonctionnent grâce à internet et sont reliés à nos tablettes, téléphones et ordinateurs.

Pourquoi avoir choisi de vivre dans un logement ultra-connecté ?

Avant de faire la rencontre de mon compagnon, je n’étais pas vraiment connectée puisque j’avais seulement un téléphone et un ordinateur. Je n’avais même pas de télévision et n’avais jamais entendu parler de ce qu’était le « cloud »… Cela ne m’attirait pas. Lui travaille dans l’informatique et se tient au courant de toutes les nouveautés technologiques. Quand nous avons emménagé ensemble, j’étais réfractaire à ce mode de vie car, pour chaque appareil utilisé, il y a une application liée. Mais c’était davantage des peurs et des aprioris car je m’y suis finalement vite habituée.

Pouvez-vous lister tout ce qui est connecté dans votre logement ?

Il faut d’abord souligner qu’il y a un travail d’automatisation à réaliser au départ, pour paramétrer les différents appareils qui peuvent passer en mode manuel en cas de coupure internet. Nous avons :

• un assistant personnel intelligent que nous contrôlons par commande vocale et qui est relié à des enceintes connectées ;
  
• des ampoules connectées dont on peut changer l’intensité et la couleur par commande vocale ou bien avec le téléphone ;
  
• des vannes et thermostats intelligents qui nous permettent de programmer une température selon la pièce et le moment de la journée et qui analysent la composition de l’air et le taux d’humidité ;
  
• une serrure connectée qui permet d’ouvrir la porte d’entrée par reconnaissance vocale ou avec le téléphone ;
  
• des détecteurs de mouvement dans la cuisine et les toilettes qui allument automatiquement les ampoules connectées ;
  
• des prises connectées qui permettent d’allumer les différents appareils par commande vocale ;
  
• un aspirateur robot que nous avons surnommé « Dobby », qui nettoie seul la maison, même lorsque nous sommes absents ;
  
• des smartphones sur lesquels nous avons téléchargé les applications des systèmes intelligents installés chez nous. 

Quels appareils vous facilitent le plus la vie ?

Notre aspirateur représente un gain de temps incroyable. La commande vocale est également très pratique. Par exemple, si j’ai de la farine sur les mains lorsque je cuisine, je peux tout de même allumer mon four ou bien la lumière sans rien salir.

« Cela facilite énormément la vie et j’ai l’esprit plus libéré »

Quel système est pour vous le plus gadget ?

J’ai encore un peu de mal avec la serrure connectée car je n’ai pas le réflexe de demander à mon téléphone d’ouvrir la porte. Mais je pense que pour certaines personnes, cela peut être très pratique.

Quels sont les avantages de ce mode de vie ?

Il y a pas mal de petites choses au quotidien qui représentent une certaine charge mentale comme les tâches ménagères ou bien de savoir si on a fermé la porte à clé en partant, éteint toutes les lampes avant de se coucher… Aujourd’hui, j’ai un aspirateur qui m’offre un énorme gain de temps. Lorsque je vais me coucher le soir, je dis bonne nuit à ma commande vocale et elle se charge de tout éteindre. Lorsque je ne suis pas chez moi, je peux vérifier que tout va bien dans mon logement sur mon téléphone… Cela facilite énormément la vie et j’ai l’esprit plus libéré.

Quels sont les inconvénients ?

Je n’en vois pas beaucoup, hormis le fait qu’il faut disposer d’une bonne connexion internet et également tout reconfigurer lorsque l’on déménage. Il y a aussi le coût de l’électricité pour tous ces appareils connectés mais on peut le compenser avec les économies réalisées en régulant par exemple la température des radiateurs à distance. Nous avons d’ailleurs un capteur qui nous indique notre consommation énergétique en temps réel.

Pourriez-vous revenir à votre ancien mode de vie ?

Oui, je le pense, car tout est une question d’habitude. Si je dois de nouveau utiliser des interrupteurs, je le ferai, même si je n’ai plus le réflexe aujourd’hui. Ce mode de vie est pour moi davantage un confort qu’une nécessité. Je pourrais tout à fait vivre sans, même si cela a de bons côtés.