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Autoconstruire sa maison bioclimatique : étape 6 – Des murs et une charpente en 10 jours

25/11/2022 6 min


Cet article s’inscrit dans la série “Autoconstruire sa maison bioclimatique”, publiée sur Recto & Verso. Pour Maria et Robin, cette étape a un goût de révélation : en seulement dix jours, les murs et la charpente sont sortis de terre. Une phase éclair, à la fois technique, physique et émotionnelle.

Cette série en 16 étapes raconte la construction complète d’une maison bioclimatique en autoconstruction, de la première idée à la vie dans la maison.
Découvrir toutes les étapes

Déchargement du bois livré par la scierie : la structure de la maison de Maria et Robin est livrée dans un semi-remorque

La maison arrive par camion

La structure de la maison est livrée dans un semi-remorque. Homelib, la société qui accompagne Maria et Robin depuis le début du projet, a traduit leurs plans en un kit de pièces à assembler : lisses, pannes, fermes et panneaux de mur. Ces derniers, en épicéa lamellé-collé (BLC), mesurent 2,36 mètres de haut sur 55 centimètres de large, pour une épaisseur de 10 cm. Leur format les rend facilement manipulables par une ou deux personnes.

« Les panneaux s’emboîtent un peu comme des Lego », s’amuse Maria. Pour renforcer leur rigidité, deux plaques métalliques sont clouées dans la lisse basse et dans chaque panneau.

Fixation de la lisse basse

Un choix de structure à la fois esthétique, écologique et économique

Au-delà de leur facilité de montage, ces murs ont l’avantage de constituer à la fois la structure physique de la périphérie de la maison et les murs intérieurs. « On y voit un intérêt économique et écologique, parce qu’on évite d’ajouter du placo. En plus, on adore l’effet esthétique, et le fait que cela raconte une histoire. On est très contents de pouvoir garder cette identité, qui raconte comment la maison a été construite, ce n’est pas caché ». De plus, Maria et Robin se sentent tout de suite bien, dès les murs en place : « On aime l’odeur du bois, et le fait qu’il ait des propriétés hygroscopiques et de purification de l’air », se réjouit Robin. Un rendu de qualité, un aspect brut qui rassure.

Par ailleurs, l’épicéa jaunit avec le temps. Pour autant, Maria et Robin ont décidé de ne pas le traiter avec un saturateur ou une lasure. Ils vont le laisser vieillir, tout simplement : « Si le bois garde ses fonctionnalités thermiques et structurelles, on le laissera vivre. »

L’assemblage du rez-de-chaussée démarre

Les panneaux pour les murs s’emboitent entre eux

Les panneaux sont fixés à la lisse basse par des plaques métalliques

L’assemblage de la structure du rez-de-chaussée est terminé

Côté technique, tous les panneaux ont trois rainurages sur les côtés : l’un sert de goulotte, pour y passer des câbles électriques, les deux autres servent à encaster les panneaux entre eux. Il suffit alors de faire un trou à la scie cloche au niveau de l’intersection des plaques pour poser un interrupteur ou une prise.

Et pour organiser le reste de l’espace intérieur de la maison, il est prévu de poser des cloisons en placo.

Une structure qui prend forme en dix jours

La construction de la structure comprend les étapes suivantes :

  • Pose de la lisse basse, avec un important travail de calage pour rattraper les défauts de planéité de la dalle. Cette première étape a nécessité une journée complète à cinq personnes.
  • Montage des murs du rez-de-chaussée.
  • Pose de la lisse intermédiaire et des pannes, qui permettent de fixer les solives du plancher.
  • Montage des murs de l’étage.
  • Pose de la lisse haute et des fermes de la charpente, sur lesquelles viendront s’appuyer les solives du plafond.

Pose des pannes sur la lisse intermédiaire pour le plancher

Grâce à un système “d’encoche” les pannes se clipsent dans la lisse intermédiaire

Comme au rez-de-chaussée, les panneaux de l’étage s’encastrent les uns dans les autres

L’assemblage de l’étage est terminé

Sur les pannes qui traversent la maison d’est en ouest, au niveau de la lisse intermédiaire, s’emboîtent les solives qui accueilleront le plancher. Le système se fonde sur le principe de la queue d’aronde : tout se fait à la main, sans vis et sans clou.

Robin explique que la pose du plancher intermédiaire s’est avérée marquante. « Lorsque seules les solives étaient en place, on sentait toute la maison qui bougeait. A partir du moment où l’on a cloué les planches en OSB dessus, on a senti la rigidité de l’ensemble. On est passés de l’instabilité à la stabilité en un rien de temps ! »

Pour la charpente, le couple a opté pour des fermes à l’ancienne, robustes et simples. Il s’agit de « triangles » qui reposent sur les murs extérieurs.

Une fois la charpente posée, la maison est complètement sortie de terre


Mais cette phase du chantier, Maria et Robin s’en rappelleront toute leur vie, parce qu’ils l’ont vécue très intensément, autant sur le plan physique, notamment au regard de la chaleur qui régnait à cette époque (juin 2022), qu’émotionnel. « L’effort physique est difficile à gérer dans de telles conditions : il faisait plus de 42 degrés ! L’exercice était d’autant plus difficile qu’il a fallu gérer la contrainte du vide sur séjour : l’absence de plancher sur une superficie de 30 mètres carrés. Heureusement que Robin n’a pas le vertige et qu’il cumule autant de courage qu’une forme d’insouciance ! ». Ces dix journées ont été également émouvantes, parce que très rapidement, la maison sort de terre. « Chaque étape a constitué un moment fort : le premier panneau de mur, le plancher intermédiaire, l’étage… C’est ce qui m’a le plus marqué, avoue Maria, parce que j’ai pu monter à l’étage, et j’ai vu la vue d’en haut, ça m’a coupé le souffle ! Je me suis dit que ce serait celle que mes enfants peuvent avoir tous les jours en se levant. » De plus, la charpente une fois en place, même non couverte, a permis d’avoir une idée précise de la forme globale de la maison.

Un chantier collectif, humain, joyeux

Homelib a assuré un suivi rigoureux, avec deux intervenants présents sur les grandes étapes. Un accompagnement technique rassurant pour un chantier aussi dense.

Mais la réussite repose aussi sur l’entourage : amis, famille, proches sont venus prêter main-forte. Robin en tire une leçon : « Il faut penser montage dès la phase de conception. En autoconstruction, chaque détail compte pour limiter les efforts humains et les risques. »

Et au quotidien ? « La petite bière à midi et le repas chaud et convivial ne sont pas anecdotiques. Ce sont même les secrets d’un chantier réussi. »

En dix jours, une maison est sortie du sol. Mais ce qu’ils ont construit va bien au-delà.

Découvrir toutes les étapes de l’autoconstruction de cette maison bioclimatique

Étape précédente ➜ Les fondations et la dalle (étape 5)

Étape suivante ➜ La toiture (étape 7)

Pour suivre leur chantier au quotidien, rendez-vous sur leur compte Instagram @maisonbioclimatique_gironde