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Autoconstruire sa maison bioclimatique : étape 5 – Fondations et dalle, les dilemmes du projet

08/11/2022 4 min

Cet article fait partie de la série “Autoconstruire sa maison bioclimatique”, publiée sur le blog Recto & Verso. Maria et Robin, un couple d’ingénieurs girondins, ont fait le choix de construire eux-mêmes leur maison en bois massif. Ce cinquième épisode revient sur une étape cruciale du chantier : la question des fondations et du choix de la dalle, où idées fortes et réalités de terrain ont parfois fait grincer les convictions.

Cette série en 16 étapes raconte la construction complète d’une maison bioclimatique en autoconstruction, de la première idée à la vie dans la maison.
Découvrir toutes les étapes

Une idée très arrêtée…

Au départ, Maria et Robin ont une vision très claire de cette phase :

  • des fondations en micropieux métalliques,
  • une dalle en bois vissée dessus.

Un système léger, écologique, presque réversible. « On pouvait même imaginer, un jour, tout démonter pour rendre un terrain vierge, » explique Robin. Mais la réalité du sol vient rapidement contrarier ces prévisions.

Une double lecture du sol : les études G1 et G2

Le terrain est concerné par la loi ELAN, en zone à risque de retrait-gonflement des argiles. Une première étude G1, fournie avant la vente, révèle la présence de lentilles d’argile. Pas de blocage pour construire, mais des recommandations strictes : fondations profondes et vide sanitaire obligatoire.

Or, ce vide sanitaire rend la dalle bois inapplicable. Maria et Robin commandent une étude G2, plus précise, pour vérifier si cette obligation peut être levée et pour protéger leur projet face aux assurances. Robin trace sur le sol l’emprise exacte de la dalle, mais les carottages ne sont pas faits aux bons endroits. « Il faut être là dans les moments clés du chantier, » insiste-t-il.

La G2 confirme la nature du sol, mais écarte l’obligation de vide sanitaire. Le couple retrouve de la marge de manœuvre.

À savoir : une étude G1 coûte entre 500 et 2 500 €, une G2 entre 2 000 et 15 000 €.

Dalle bois vs dalle béton : le dilemme 

Robin est attaché à la dalle bois. Maria, plus prudente, soulève deux objections majeures :

  1. Leur maison étant entièrement en bois, elle n’offrirait aucune inertie thermique. « Un bon isolant est un mauvais matériau d’inertie, » rappelle-t-elle.
  2. Elle redoute un « effet cabane », avec une acoustique trop résonnante.

Robin n’est pas totalement convaincu par cette deuxième crainte, mais sur le plan thermique, il reconnaît l’argument. Ils optent finalement pour une dalle béton sur fondations, sans vide sanitaire, afin de maximiser l’inertie.

Des réseaux sans vide sanitaire : un vrai défi

Maria souligne un inconvénient : sans vide sanitaire, il devient plus difficile de prévoir les réseaux. Robin anticipe en intégrant :

  • des tampons de visite réguliers,
  • une implantation des points d’eau à 1 mètre des murs.

« Aucune canalisation ne sera inaccessible, » assure-t-il.

À savoir : il existe des dalles à base de chaux et chanvre, mais elles sont coûteuses et rarement proposées.

Trouver le bon maçon : pas si simple

Pas question de couler la dalle eux-mêmes. Six maçons sont consultés. Les devis varient de 25 000 à 40 000 euros. Ils choisissent un professionnel recommandé, pour 35 000 euros.

Avec le recul, Maria et Robin regrettent de ne pas avoir travaillé avec un maçon plus ouvert aux techniques alternatives. Le professionnel retenu, adepte du vide sanitaire, lit mal le cahier des charges.

Conséquence : le pourtour de la dalle n’est pas parfaitement plat, jusqu’à 2 cm de dénivelé. Il faudra caler les murs bois et les lambourdes. « C’est du temps et de l’argent perdu, » soupire Robin.

À savoir : pour une maison bois, la dalle doit être parfaitement plane, surtout sur sa périphérie.

Quel isolant sous dalle ?

Maria et Robin prévoient 10 cm d’isolant sous la dalle et sous les murs. Leur but : éviter les ponts thermiques et limiter les besoins en chauffage.

Le choix de l’isolant est difficile :

  • le liège expansé est écologique mais trop cher et pas assez résistant,
  • les fibres végétales sont incompatibles avec l’humidité,
  • le polystyrène, bien que non idéal, est finalement retenu.

« On a récupéré des panneaux de chantier, ce n’est pas parfait, mais on recycle, » conclut Maria. En effet, ils ont récupéré des panneaux en très bon état sur un autre chantier, certes complétés de quelques panneaux neufs.

Si le polystyrène n’était pas le matériau souhaité pour isoler le sol, Maria et Robin se consolent en signalant qu’ils ont récupéré des panneaux en très bon état sur un autre chantier, certes complétés de quelques panneaux neufs.

Découvrir toutes les étapes de l’autoconstruction de cette maison bioclimatique

Étape précédente ➜ Le budget (étape 4)

Étape suivante ➜ La charpente (étape 6)

Pour suivre leur chantier au quotidien, rendez-vous sur leur compte Instagram @maisonbioclimatique_gironde