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Autoconstruire sa maison bioclimatique : étape 4 – Combien ça coûte ?

18/10/2022 3 min

Cet article fait partie de la série “Autoconstruire sa maison bioclimatique”, publiée sur Recto & Verso. Maria et Robin, un couple d’ingénieurs girondins, ont fait le choix de construire eux-mêmes leur maison en bois massif. Ce quatrième épisode aborde la question cruciale du budget : combien coûte réellement une maison bioclimatique en autoconstruction ?

Cette série en 16 étapes raconte la construction complète d’une maison bioclimatique en autoconstruction, de la première idée à la vie dans la maison.
Découvrir toutes les étapes

Construire une maison bioclimatique, combien ça coûte ?

C’est une question à laquelle Robin et Maria n’avaient pas l’ombre d’une réponse au départ. En se renseignant, ils découvrent que les prix en autoconstruction peuvent varier de 700 à 2 500 euros le mètre carré : une fourchette extrêmement large ! Compte tenu du type de maison qu’ils souhaitent bâtir — bioclimatique, avec des matériaux propres et biosourcés — ils se doutent qu’ils se situeront plutôt dans la partie haute.

Leur première estimation s’appuie sur la visite d’une maison Homelib similaire à leur projet, dont le coût avoisinait les 1 500 euros/m². En y ajoutant une marge de sécurité, ils retiennent une enveloppe prévisionnelle de 550 000 euros pour la maison et le garage, terrain inclus.

La réalité du marché… et le choc des devis

Très vite, ils se rendent chez Homelib pour affiner leur budget. Et la première surprise est de taille : le devis de la seule structure dépasse déjà le montant prévu pour l’ensemble du chantier. Crise sanitaire, flambée des matières premières… Le contexte n’est pas favorable à la construction. Chaque poste s’envole. Finalement, le budget estimé grimpe à plus de 650 000 euros, terrain compris.

Pour mieux se situer, Maria et Robin comparent les autres formules de construction :

  • Autoconstruction bois classique : env. 1 150 €/m²
  • Maçonnerie traditionnelle : env. 1 950 €/m²
  • Bois traditionnel par professionnel : env. 2 150 €/m²
  • Leur projet : autoconstruction bois très performante : 2 060 €/m²

Faire baisser la note : l’huile de coude comme solution

Face à ce dérapage budgétaire, ils n’ont d’autre choix que de prendre le chantier à bras-le-corps. D’abord, ils demandent à Homelib de limiter la main-d’œuvre : seuls deux artisans sont finalement envoyés pour le montage des murs, épaulés par Maria, Robin et leurs proches.

Ensuite, Robin décide d’assumer l’intégralité du second œuvre : électricité, plomberie… Un immense défi pour cet ingénieur novice en construction. Ils envisagent un temps de recourir au système de pieuvre (kits de plomberie/électricité prêts à poser), mais y renoncent, préférant concevoir sur mesure leur installation. Robin pourra s’appuyer sur les conseils du réseau d’autoconstructeurs pour sécuriser cette étape.

Enfin, ils cherchent à optimiser chaque achat. En démarchant les fournisseurs, ils réussissent à obtenir dans certains cas des tarifs « artisan » jusqu’à 10 % moins chers. Quand c’est possible, ils privilégient la seconde main ou les surplus de chantier via des plateformes entre particuliers : une solution économique et écologique.

Une dynamique de résilience

Mais la réalité du marché est tenace : malgré leurs efforts, la hausse des prix continue. Ce qui devait leur permettre de faire des économies leur permet finalement… de tenir leur budget initial. Robin le résume ainsi : « Si on avait construit cette maison deux ans plus tôt, elle nous aurait coûté 20 % de moins. »

Par prudence, ils anticipent certains achats : équipements, matériaux, commandes de gros postes. Leur réseau les alerte sur les risques de pénurie, et cette veille leur permet d’agir à temps.

Paradoxalement, cette difficulté budgétaire est aussi un moteur. Sans elle, Robin ne se serait peut-être jamais intéressé à la plomberie ou à l’électricité. « En m’y intéressant, je me rends compte que c’est tout à fait faisable, à condition d’être bien documenté et bien entouré. »

Une chose est sûre : ce chantier, s’il coûte cher, les rend aussi plus riches. En savoirs. En autonomie. Et en rencontres.

Découvrir toutes les étapes de l’autoconstruction de cette maison bioclimatique

Étape précédente ➜ Le permis de construire (étape 3)

Étape suivante ➜ Les fondations de la dalle (étape 5)

Pour suivre leur chantier au quotidien, rendez-vous sur leur compte Instagram @maisonbioclimatique_gironde