Le B.A.BA d’un tableau électrique

17/01/2022 5 min


Le tableau électrique est l’élément central d’une installation électrique. Il rassemble, en un même emplacement, les arrivées et départs des différents circuits électriques d’un logement. Comment fonctionne-t-il concrètement ? De quels composants est-il constitué ? Voici quelques bases qui pourraient vous être utiles.


Blogueur passionné de bricolage, mécanique et rénovation, Fab-B a pour objectif, sur sa chaîne YouTube, de démontrer que l’on peut accomplir beaucoup de choses soi-même, car « C’est en faisant qu’on fait ! ». C’est dans cette optique qu’il a notamment publié une vidéo où il pose lui-même un tableau électrique.


« Ce n’est pas compliqué en soi, mais il faut avant tout se documenter, explique-t-il. La sécurité est primordiale dans ce domaine, il faut comprendre les dangers, comment les prévenir et être méthodique. Avant de se lancer, je conseille vivement de consulter la norme NF C15-100 (téléchargeable gratuitement en créant un compte sur l’Afnor), la bible de l’électricité avec tout ce que l’on peut faire et ne pas faire. »

Mais avant d’entamer un tel projet, quelques conseils et règles de base pourraient bien vous aider.


A quoi sert un tableau électrique ?

« Imaginons que votre maison soit une ville et que l’arrivée d’électricité principale qui sort de votre compteur soit la seule ligne de train qui dessert la ville, illustre Fab-B. Votre tableau électrique représente la gare. Les passagers sont l’électricité et doivent tous aller dans un lieu différent. Il faut donc plusieurs chemins. Les départs de tous ces chemins correspondent aux disjoncteurs du tableau électrique. Certains seront peu fréquentés et ne nécessiteront pas de grosses routes, alors que d’autres, très fréquentés, auront besoin d’autoroutes. »

Le rôle du tableau est donc de répartir les départs des réseaux électriques en fonction des besoins de la maison pour que l’électricité arrive à l’endroit voulu en quantité suffisante et en toute sécurité, c’est-à-dire sans surcharger les réseaux, ce qui se traduirait par une surchauffe et un risque d’incendie.


De quels éléments est composé un tableau électrique ?

  • Le disjoncteur de branchement (ou disjoncteur général) : situé en amont du tableau électrique, il sert à couper toute l’alimentation du tableau et donc de la maison. « Il va disjoncter ou « sauter » lorsqu’il détecte une anomalie dans le circuit et ainsi protéger les occupants, et de manière générale les équipements », précise Fab-B.

  • Les interrupteurs différentiels : ils alimentent les disjoncteurs (8 au maximum) et sont plus sensibles que le disjoncteur de branchement. « Si une anomalie est détectée dans l’un des réseaux alimentés, l’interrupteur différentiel va se désarmer et couper l’alimentation de tous les disjoncteurs branchés en aval. Cela évite une coupure générale, permet de cibler le réseau problématique et de protéger les personnes et plus spécifiquement les équipements. »

  • Les disjoncteurs : ils alimentent spécifiquement un élément du réseau (lumière, prise, machine à laver, four…). « Ils disjonctent s’ils détectent une température trop élevée due à une surcharge ou à un court-circuit. »

  • Les borniers sont des éléments qui relient entre-elles des phases, des neutres ou des terres. « Le câble de mise à la terre, celui qui est vert et jaune, sera par exemple relié au bornier de terre, ainsi que tous les fils de terre de chaque réseau. »

  • Les peignes sont des éléments en cuivre qui ressemblent grossièrement à des peignes. « Ils permettent aux interrupteurs différentiels d’alimenter jusqu’à 8 disjoncteurs. »


Quels éléments facultatifs peuvent être installés ?

De nombreux modules complémentaires peuvent venir compléter l’installation du tableau électrique :

  • Le parafoudre : il protège les équipements contre les surtensions dans le cas où la foudre viendrait frapper votre logement. « S’il détecte une surtension, il va la canaliser vers la terre au lieu qu’elle aille dans les réseaux de la maison ».

  • Le contacteur : il permet de mettre en route certains appareils en fonction des heures pleines/heures creuses. « La nuit par exemple pour un cumulus (ballon d’eau chaude). »

  • Le délesteur : il s’agit d’un module permettant de dépasser la puissance souscrite sans devoir changer de contrat (30A, 45A par exemple). « Si la puissance demandée lors de certaines utilisations (poste à souder, nettoyeur haute pression, pompes…) dépasse le seuil souscrit, le délesteur coupe automatiquement l’alimentation de certains appareils non prioritaires tels que les chauffages, climatiseurs, cumulus… »

  • Le télérupteur permet de contrôler un éclairage lorsque l’on a deux interrupteurs ou plus. « Il détecte l’impulsion électromagnétique produite à chaque utilisation d’un interrupteur du circuit. »

  • L’écocompteur est un module permettant de suivre la consommation en temps réel des appareils qui y sont reliés (chauffage, climatisation, chauffe-eau, réseau de prises…).

  • La minuterie : pratique pour programmer un éclairage extérieur ou un arrosage automatique.

  • Le télévariateur modulaire est basé sur le même principe que le télérupteur mais avec des fonctions supplémentaires. « On peut l’utiliser lorsque l’on souhaite des variateurs à chaque interrupteur de lumière. Certains disposent même d’une fonction temporisateur ou, mieux encore, d’un allumage et une extinction progressif des lumières. »


Pour quelles raisons les plombs sautent parfois et que faire ?

Les plombs sautent lorsqu’une anomalie se produit sur un réseau tel qu’un court-circuit, une surtension ou une fuite de courant. « S’ils ne sautaient pas, il y aurait rapidement un départ de feu ou l’électrisation d’une personne, indique Fab-B. Avant de remettre le courant, il faut absolument connaître l’origine du problème. Souvent, c’est à cause d’un appareil trop gourmand en électricité, ou bien trop d’appareils branchés sur une multiprise. Le câble d’alimentation chauffe alors, le disjoncteur le détecte et disjoncte. » Aujourd’hui, il conviendrait de transformer l’expression « les plombs ont sauté » en « les disjoncteurs ont coupé ». « On parle de plombs car à l’époque (c’est toujours le cas dans certaines maisons anciennes), les réseaux étaient protégés par un fil de plomb qui fondait en cas de surcharge. Ensuite, il y a eu les fusibles que l’on trouve encore couramment. Et aujourd’hui, nous avons des disjoncteurs magnétothermiques, plus fiables, sûrs et pratiques. »

Disjoncteurs, interrupteurs différentiels, norme NF C15-100, parafoudre, court-circuit… vous en savez un peu plus désormais sur le fonctionnement d’un tableau électrique. Quelques bases qui pourraient bien vous servir en cas de future panne…

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