Une piscine écologique : c’est possible !

© Baignade naturelle

Se baigner chez soi est un plaisir qui séduit de plus en plus de foyers. Pour faire de son extérieur un véritable paysage aquatique tout en évitant les produits chimiques, le bassin naturel est la solution adéquate. Olivier André, professionnel du secteur et fondateur de Baignade Naturelle nous dit tout !

Qu’est-ce qu’un bassin naturel ?

Pour commencer, sachez qu’on ne dit pas « piscine naturelle ». En effet, la définition du mot piscine inclue forcément un traitement avec des produits chimiques. C’est donc de « baignade naturelle » que nous parlerons ici. Mais alors, quelle est la différence ? Cette dernière n’utilise aucun paramètre physico-chimique. Pas de chlore, d’acide sulfurique ou de sels d’aluminium qui peuvent être dangereux à long terme.

Comment ça fonctionne ?

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, « la baignade naturelle n’est pas approvisionnée par l’eau de pluie ou de source, mais en eau potable de distribution », indique Olivier André. Le circuit étant fermé, c’est donc toujours la même eau qui reste dans le bassin. Celui-ci est organisé en deux zones : la zone pour se baigner et la zone de filtration avec les végétaux.

Pour que l’eau reste propre, on utilise des bactéries qui sont présentes dans la nature. Disposées dans le filtre, elles contribuent à minéraliser la matière organique qui pollue l’eau, tels que les insectes, les végétaux qui tomberaient dans le bassin ou encore les petits bouts de peau que nous laissons parfois en nous baignant. Ensuite, les plantes comme l’Hippuris, la renoncule aquatique, ou encore le Caltha palustris prennent le relais. « Elles interviennent dans un processus secondaire de filtration et contribuent à l’épuration et à la clarté de l’eau, explique le professionnel. Si on veut une installation durable, alors les plantes sont nécessaires. Sans elles, il faudra changer tout le système de filtration au bout de quatre ou cinq ans ». Juxtaposé ou bien éloigné de la zone de baignade, ce système de filtration permet au bassin de trouver un équilibre naturel. C’est un vrai petit écosystème vivant !

© Baignade naturelle

© Baignade naturelle

Avant de mettre les pieds dans l’eau

Il ne faut pas confondre bassin à poissons et baignade naturelle ! Même si « de petits batraciens ainsi que du plancton peuvent s’installer tout seuls », il est déconseillé d’y ajouter des poissons. « Les gens ont parfois envie de carpes koï. Mais les déjections des poissons salissent l’eau plus vite que le temps nécessaire aux plantes et bactéries pour la nettoyer », affirme Olivier.

De plus, puisque la baignade naturelle nécessite obligatoirement deux zones distinctes, il faut avoir conscience que l’installation prendra plus de place qu’une piscine traditionnelle. « En moyenne 50 % de surface en plus ». Si vous envisagiez de chauffer votre baignade au-delà de 28 °C et bien, c’est raté ! En effet, passé cette température, les bactéries qui participent au nettoyage du bassin meurent, ce qui fragilise l’écosystème. « Nous trouvons quand même des solutions pour chauffer nos baignades naturelles jusqu’à 27 °C » précise l’expert. Enfin, s’il est possible de couvrir les bassins avec un volet, oubliez en revanche les abris coulissants totalement recouvrants qui ne sont pas adaptés aux baignades naturelles. Dans ces cas-là, optez plutôt pour une piscine classique.

Même si beaucoup choisissent la baignade naturelle en recherchant le côté paysagé et verdoyant d’un véritable lac, « on réalise aujourd’hui des bassins qui ressemblent trait pour trait aux piscines normales ». Un argument supplémentaire pour convaincre les plus réticents qui apprécient l’aspect esthétique et plus conventionnel des piscines. Olivier a notamment conçu des projets magnifiques tels que des baignades naturelles à débordement, et même à flanc de falaise.

© Baignade naturelle

© Baignade naturelle

L’entretien au quotidien

« On pense souvent, à tort, qu’à cause des plantes, la baignade naturelle demande plus de travail qu’une piscine classique. Ce n’est pas le cas, c’est peut-être même l’inverse », précise l’expert. En effet, ce qui prend le plus de temps avec une piscine, c’est de devoir vérifier jour après jour la qualité de l’eau et surtout la rééquilibrer. Avec la baignade naturelle, il n’y a plus à se soucier du PH, du TH ou du TAC !

En revanche, bien qu’elle s’autorégule grâce aux bactéries et plantes, elle nécessite tout de même un peu d’entretien, à l’image du nettoyage régulier du skimmer (pièce équipée d’un clapet qui aspire les impuretés). Une fois par an, « au mois de novembre ou avant l’hiver, on taille également la végétation de la zone de filtration ». Entretenir les plantes, c’est avant tout s’assurer de la stabilité et de la bonne santé de sa baignade naturelle. Et puis, c’est aussi plus joli !