Qu’est ce que la permaculture ?

Véritable philosophie de vie, la permaculture se définit comme un environnement sain et autosuffisant où les animaux, les insectes, les plantes et les êtres humains vivent en réelle harmonie avec la nature. Plus largement, la permaculture s’inscrit dans une démarche universelle et une réflexion quotidienne sur notre rapport avec la terre. Que vous ayez un jardin personnel ou non, la permaculture est l’affaire de tous. On vous en dit plus sur les bases de cette pratique au succès grandissant et à travers le témoignage de Caroline Yaigre, auteure du blog « L’engraineuse ».

Les douze principes de la permaculture

Le concept de permaculture naît dans les années 1970 de la rencontre entre deux militants de l’environnement : Bill Mollison et David Holmgren. Au-delà de leur profond désir de prendre soin de la terre, les deux amis ont, tout au long de leur vie, défini les principes universels de la permaculture. Voici ci-dessous, la liste des 12 fondamentaux à retenir avant de se lancer :

• Observer et interagir : dans la permaculture, l’observation est essentielle. Elle permet de comprendre le fonctionnement des écosystèmes et de s’y adapter.

• Collecter et stocker l’énergie : ici, l’idée est de développer des systèmes permettant de collecter et de conserver les ressources pour devenir, à terme, autosuffisant.

• Obtenir des résultats : les résultats obtenus sont la preuve du bon fonctionnement du système sous la forme des ressources produites.

• Appliquer l’autorégulation et accepter la rétroaction : ce principe traite des aspects autorégulateurs de la permaculture permettant de réduire ou de décourager les comportements malvenus et de comprendre, tout au long du processus, comment fonctionne la permaculture.

• Utiliser et valoriser les services et les ressources renouvelables : la nature produit elle-même les sources d’énergie dont nous avons besoin, l’idée est donc de réajuster notre comportement et notre dépendance aux énergies non renouvelables.

• Ne pas produire de déchets : pour éviter le gaspillage, il faut trouver une valeur et une utilité à chaque ressource disponible, car tout déchet est une ressource inexploitée.

• Partir des grandes structures pour aller jusqu’aux détails : pour construire les bases de la permaculture, le mieux est de prendre du recul pour avoir une vue d’ensemble et se concentrer sur l’essentiel. Les détails viendront s’ajouter au fur et à mesure des progrès obtenus.

• Intégrer au lieu de séparer : dans la permaculture, chaque élément remplit plusieurs fonctions. De même que chaque fonction est assurée par plusieurs éléments. Ainsi, si l’on place les bons éléments aux bons endroits, alors ils travailleront ensemble et pourront s’entraider.

• Utiliser des solutions lentes et à petite échelle : les systèmes lents et plus petits seront plus faciles à maintenir et produiront des résultats durables tout en faisant un usage raisonné des ressources locales.
• Utiliser et valoriser la diversité : la diversité de la nature et des espèces sert d’assurance contre les aléas de nature et du quotidien.
• Utiliser les interfaces et valoriser les bordures : dans chaque écosystème terrestre, la partie vivante du sol constitue une bordure et une interface entre les couches minérales et l’atmosphère. Il s’agit de la plus importante de toutes les interfaces. 
• Utiliser le changement et y réagir de manière créative : en observant les changements de la nature et en intervenant au bon moment, l’impact humain ne peut être que positif. Ce principe à deux facettes : concevoir en utilisant le changement de façon volontaire et réagir de manière créative aux changements qu’on ne peut ni contrôler, ni influencer.

Pourquoi et comment créer un jardin ou un balcon en permaculture ?

C’est simple, créer un jardin en permaculture permet de répondre aux besoins de l’être humain tout en améliorant dans l’environnement dans lequel on évolue. Un jardin en permaculture répond à plusieurs fonctions, dont celles de l’agriculture biologique, le développement durable, l’enrichissement de la terre, mais aussi la création d’habitats pour la faune et la flore et surtout une culture sans pesticides ni engrais chimiques. En bref, il est essentiel de connaître son environnement et les phénomènes naturels qui l’impactent : cycle de l’eau, cycle solaire, (micro)climat, faune, flore, etc.

Les techniques de bases pour débuter en permaculture

• Favoriser les bonnes associations de plantes : qu’il s’agisse d’herbes aromatiques, de fleurs comestibles, d’arbres fruitiers ou de simples plants de légumes, tous interagissent de manière vertueuse pour le jardin ! En amont, on vous conseille de dresser une liste des végétaux que vous souhaitez faire pousser en priorité et de les regrouper par besoins et sensibilités.

• Récupérer et faire circuler l’eau dans son jardin ou potager. Par exemple, l’eau de pluie, chargée en éléments nutritifs, est très fertile pour la terre ;

• Créer des parcelles. L’astuce est de cultiver légèrement au-dessus du sol pour ne pas épuiser les ressources. Les parcelles doivent être assez larges, idéalement 1m20, pour éviter de marcher dessus et surtout, de ne jamais retourner ni bêcher la terre. Aussi, placer les plus hautes plantes au centre de la parcelle permet de faire de l’ombre aux plus petites. Enfin, la parcelle ne doit jamais être vierge de toute plantation, car cela favoriserait la prolifération de plantes dites « nuisibles ».

• Ne pas laisser son sol nu, mais privilégier le paillage afin de conserver l’humidité du sol : copeaux de bois, cartons, compost… paillez chaque semaine (voire plus) vos plantations. Vous éviterez ainsi la pousse de plantes indésirables et vous limiterez l’évaporation d’eau.