Le B.A.BA de la plomberie

Vous prévoyez de réaliser des travaux de plomberie dans votre logement mais vous avez besoin de conseils avant de vous lancer ? Expert en rénovation et en construction, Cyril Julien, alias French Renovation, vous donne ses recommandations de base pour une installation réussie.

Un peu d’histoire

L’origine du nom plomberie vient du latin « plumbum », qui signifie « plomb ». La plomberie concerne toutes les techniques mises en œuvre pour acheminer, évacuer et assainir l’eau. Dans les constructions anciennes, les canalisations étaient constituées de plomb. Un matériau – aujourd’hui interdit pour réaliser des canalisations d’eau potable – qui s’est ensuite révélé nocif pour la santé et qui a été progressivement remplacé par le cuivre. De nombreux autres matériaux, plus simples à mettre en place et plus légers, comme le PER (polyéthylène réticulé) ou encore le multicouche, sont ensuite arrivés sur le marché.

De la source au robinet

Compteur d’eau, tuyauterie, raccords, vannes, robinets… Les éléments constituant une installation de plomberie sont nombreux. « Le compteur d’eau est au tout début de cette installation, explique Cyril Julien. Ensuite, on trouve la vanne d’arrêt, puis un clapet anti-retour pour éviter que l’eau du circuit se vide complètement lorsque l’on veut couper ou changer le compteur. Puis vient le réducteur de pression pour que l’eau des différents robinets sorte à une pression de 3 bars. Selon les villes, cette pression peut être plus importante. »

Généralement, la distribution d’eau est réalisée par deux nourrices. Ce collecteur, connecté au tuyau d’arrivée d’eau, permet de répartir l’eau dans les différents points d’eau d’un logement. La nourrice d’eau froide est installée en aval du compteur d’eau, celle d’eau chaude en sortie de chaudière ou de chauffe-eau. « La nourrice est le point de départ de tous les tuyaux avec des vannes qui permettent de couper et d’isoler les différentes lignes d’eau, ajoute Cyril. Cela permet d’avoir une installation pratique, notamment en cas de dépannage. »

Quels sont les matériaux des différents types de tuyaux ?

On l’a vu, le cuivre est aujourd’hui concurrencé par de nombreux autres matériaux plus faciles à installer. Parmi lesquels :

• Le PVC : économique à l’achat et léger, il ne nécessite aucune soudure pour être installé. Il bénéficie d’une meilleure isolation phonique que le cuivre lors du passage de l’eau mais est sensible à la chaleur (risque de déformation au contact de températures élevées).
  
  
• Le PER : ses caractéristiques se rapprochent de celles du cuivre mais il a l’avantage d’être moins onéreux, de ne pas s’entartrer et de bénéficier d’une excellente isolation phonique. L’installation de canalisations en PER nécessite néanmoins un savoir-faire particulier.
  
  
• Le PPR (polypropylène random) : sa surface interne empêche la formation de calcaire et sa faible conductivité thermique en fait une référence en termes d’isolation. C’est sans doute le matériau le moins compliqué à installer. Il a notamment la préférence de Cyril : « Ces tuyaux sont dotés de joints à l’intérieur, il suffit ainsi de les clipser. Cela simplifie la pose car c’est entièrement démontable et cela ne nécessite pas de colle. »
  
  
• Le multicouche : il est constitué d’une couche d’aluminium (qui améliore son étanchéité) et de deux couches de PER. Ce qui est en fait un matériau très robuste résistant parfaitement aux hautes températures. Inconvénient : il est plus lourd et son installation est donc plus complexe.

Quels sont les différents types de raccords ?

Les raccords sont partout dans une installation de plomberie. Ils permettent d’éviter les fuites d’eau et sont indispensables pour fixer la jointure entre deux tuyaux tout en assurant une parfaite étanchéité. Pour assembler les différents tuyaux entre eux, il existe plusieurs techniques telles que la soudure (pour raccorder des tuyaux en acier ou un raccord en laiton avec un tuyau en acier) ou le collage (pour raccorder des tuyaux en PVC). Pour les tuyaux en PER, il est possible d’utiliser différentes méthodes de raccordement :

• Le raccord à compression : constitué d’un écrou et d’une bague de serrage, il permet d’écraser le tuyau sur le raccord pour garantir l’étanchéité. Il se monte et se démonte facilement par vissage.
  
  
• Le raccord à sertir (également utilisé pour les tuyaux multicouche) : l’assemblage se fait également par déformation mais celui-ci est définitif (il ne se démonte pas). Une pince à sertir permet d’unir le raccord au tuyau.
  
  
• Le raccord à glissement est une technique plus délicate. Après avoir coupé le tuyau avec une pince coupe tube, puis enfilé la bague du raccord, évasez l’embout du tuyau avec une pince à évasement, insérez le raccord dans le tube à 3 mm de la bague et faîtes coulisser la douille jusqu’au complet raccordement avec une pince à glissement.
  
  
• Le raccord automatique s’avère lui plus simple. Après avoir coupé le tuyau PER à l’aide d’une pince coupe tube, placez le raccord, enfoncez-le bien dans le tuyau et tournez les tuyaux de 1/4 de tour.

Les diamètres des tuyaux d’alimentation peuvent varier selon les matériaux utilisés mais ils sont en général de :

• 10 mm pour les WC, un lavabo, un lave-vaisselle ou un lave-linge ;
• 12 ou 14 mm pour un évier ;
• 16 mm pour une baignoire ou une douche.

Pour quelles tailles de canalisations opter ?

Alimenter en eau, c’est bien, mais il faut aussi penser aux évacuations. Il existe des normes pour raccorder les différents éléments d’une installation. Le diamètre extérieur de l’évacuation doit être d’un minimum de :

• 100 mm pour les WC (80 mm si la longueur est inférieure à 1 m) ;
• 32 mm pour un lavabo ;
• 40 mm pour un évier, une douche, un lave-vaisselle ou un lave-linge ;
• 50 mm pour une baignoire (40 mm si sa longueur est inférieure à 1 m).

« Ce sont des normes de base, précise Cyril. Elles ne prennent pas en compte la partie de l’évacuation qui regroupe plusieurs pièces comme la cuisine, la salle de bain, les WC. Il faut dans ce cas prendre en compte la charge de l’ensemble des équipements pour adapter le diamètre des tuyaux d’évacuation et garantir un bon écoulement de l’eau. » La pente minimale pour permettre un bon écoulement des eaux usées est de 1 cm/m. « Si l’on peut avoir une pente plus importante, il ne faut pas hésiter pour que l’eau s’évacue bien. Dans les évacuations, malgré la présence de siphons, il y a toujours des cheveux qui créent des dépôts sur les tuyaux. S’il n’y a pas assez de pente, cela risque d’engendrer des problèmes d’évacuation au fil du temps. »

Dans votre caisse à outils

En dehors des outils indispensables qui doivent figurer dans votre caisse à outils, voici les éléments supplémentaires dont vous aurez besoin pour vous lancer dans des travaux de plomberie :

• Une pince coupe-tube
• Des clés plates
• Une clé à molette
• Une clé à tuyauterie
• Des pinces multiprises
• Une pince à cintrer
• Un alésoir
• Une clé suédoise
• Un furet
• Une clé stillson
• Un outil à calibrer
• Un outil à chanfreiner

Le conseil de Cyril

« La plomberie, ce n’est pas compliqué mais il y a beaucoup de références différentes et, quand on se lance, on peut être perdu. Il faut prendre son temps et dessiner son installation pour anticiper tout ce dont on a besoin. Le seul équipement qui nécessite obligatoirement l’intervention d’un plombier professionnel est une installation de chauffage au gaz, et ce pour des questions d’assurance. Lorsque vos travaux sont terminés, je vous conseille d’être au moins deux lors de la remise en eau : un qui ouvre et un qui vérifie les possibles fuites. »

L’info en plus

Vous ne vous souvenez plus de quel côté prévoir l’arrivée d’eau chaude et d’eau froide ? Voici une astuce :

• L’arrivée d’eau chAUde (couleur rouge) se place à gAUche ;
• L’arrivée d’eau frOIde (couleur bleue) se place à drOIte.