Ils autoconstruisent une maison bioclimatique : étape 12 : cloisons intérieures et peinture 

15/11/2024 7 min

Maria et Robin se sont lancés dans un projet ambitieux : la construction de leur propre maison bioclimatique. Après avoir franchi de nombreuses étapes, ils abordent maintenant la phase cruciale des cloisons intérieures et de la peinture. Ces deux éléments, souvent perçus comme de simples finitions, jouent pourtant un rôle clé dans l’efficacité thermique et acoustique d’une maison. Leur choix s’est porté sur des matériaux écologiques et durables, tout en s’adaptant aux contraintes pratiques et budgétaires du chantier. 

Dans cet article, ils partagent leur expérience, étape par étape, en expliquant les défis rencontrés, les choix techniques réalisés et les astuces qu’ils ont découvertes au fil de cette phase du chantier. Si vous vous lancez dans l’autoconstruction ou une rénovation, cet article vous fournira des conseils concrets pour la pose des cloisons et l’application de peintures naturelles, le tout dans un esprit écologique et économique. 

Les cloisons intérieures : pourquoi choisir le Fermacell ? 

Le déroulement de la pose des cloisons 

Après avoir terminé le bardage extérieur de leur maison, Maria et Robin ont attaqué le chantier des cloisons intérieures. Un défi de taille, surtout avec l’arrivée d’un nouveau membre dans la famille, ce qui a occasionné une petite pause bien méritée. Le projet a repris avec l’installation des gaines électriques et des conduits de ventilation début janvier 2024. La pose des cloisons du rez-de-chaussée a ensuite été achevée au printemps, tandis que celle de l’étage s’est poursuivie jusqu’en juin. 

L’auto-construction est souvent un processus long et complexe, rythmé par des imprévus. C’est pourquoi Robin et Maria conseillent de bien planifier chaque étape et de s’adapter aux contraintes du chantier. 

Les avantages du Fermacell pour une maison écologique 

Parmi les nombreuses options disponibles pour les cloisons intérieures (briques de terre, torchis, plaques de Fermacell), Maria et Robin ont opté pour la dernière solution. Pourquoi ? Parce que les plaques Fermacell présentent plusieurs atouts indéniables, en particulier pour les constructions neuves : 

  • Un choix écologique : Les plaques sont fabriquées à partir de gypse et de fibres de cellulose recyclées. Aucune colle ou substance chimique supplémentaire n’est utilisée, ce qui en fait une alternative plus respectueuse de l’environnement comparée au placoplâtre classique. 
  • Une meilleure isolation phonique : Le Fermacell offre une isolation acoustique supérieure grâce à sa haute densité, un avantage non négligeable pour préserver le confort de vie. De plus, en choisissant d’intégrer les plaques de Fermacell dans des structures en métal (et non en bois), on réduit sensiblement la propagation du son lors d’un choc sur un mur. L’intérêt est donc non négligeable, même si le choix du métal à un bilan plus élevé que le bois en énergie grise. 
  • Résistance à l’humidité : Comme le placo hydrofuge, les plaques Fermacell résistent à l’eau, ce qui les rend particulièrement adaptées aux pièces humides comme la salle de bain. 
  • Plus facile d’obtenir un mur plat et propre : argument de poids pour Maria et Robin, par rapport aux autres techniques offrant un rendu plus « rustique ». 

Cependant, il ne faut pas oublier les contraintes liées à ce matériau. Les plaques sont lourdes (45 kg) et assez difficiles à manipuler (2,5mx1,2m), ce qui peut compliquer leur installation. Robin précise qu’il existe des plaques plus légères et moins grandes, ce qui facilite leur installation, mais cela nécessite d’employer davantage de colle lors de leur jonction, phase la moins « propre » de leur pose. Enfin, leur coût est également plus élevé, mais cet investissement en vaut la peine pour ceux qui recherchent durabilité et qualité. 

Astuces pratiques pour l’installation du Fermacell 

Robin partage quelques conseils pratiques pour faciliter la pose des plaques Fermacell. Pour les coupes, il recommande vivement l’utilisation d’un rail-gabarit en OSB, à réaliser soi-même, et d’une scie circulaire. Ces outils permettent de réaliser des coupes propres, sans trop de chutes, bien que la manipulation des plaques reste délicate en raison de leur poids. 

Pour la jonction des plaques, Robin et Maria ont choisi des bords droits, collés à l’aide d’une colle spéciale. Une fois les plaques serrées, elles sont solidaires sans nécessiter de bandes d’enduit. Il existe également des plaques Fermacell dont la largeur est rétrécie au niveau des jonctions, à l’instar du placoplâtre traditionnel et qui permet l’utilisation de bandes. 

Conseils pour choisir ses cloisons intérieures 

L’expérience de Maria et Robin montre qu’il est essentiel de bien planifier son projet d’autoconstruction. Voici quelques conseils pour vous lancer dans la pose de cloisons intérieures : 

  • Choisissez le bon matériau : Selon vos priorités (écologie, acoustique, résistance à l’humidité), orientez-vous vers un matériau adapté comme le Fermacell. 
  • Équipez-vous correctement : Le poids des plaques Fermacell nécessite l’utilisation d’outils adaptés (scie circulaire, lève-plaque, aspirateur de chantier). 
  • Planifiez votre électricité : Intégrer les gaines électriques au fur et à mesure de la pose des cloisons évite bien des soucis en aval. 

Peinture écologique : la chaux comme solution économique 

Pourquoi opter pour une peinture naturelle ? 

Maria et Robin souhaitaient une peinture qui ne nuirait pas à la qualité de l’air intérieur, respectueuse de l’environnement, tout en étant compatible avec les matériaux de leur maison bioclimatique. Après avoir écarté plusieurs options, notamment la peinture suédoise à la farine, ils ont choisi la chaux, un matériau naturel aux nombreuses vertus : 

  • Assainissement de l’air : La chaux a des propriétés purifiantes et régule l’humidité de l’air, créant un environnement plus sain. 
  • Compatibilité avec le Fermacell : Ce matériau laisse passer la vapeur d’eau, et la chaux également, maintenant. 
  • Coût très réduit : En plus d’être écologique, la peinture à la chaux est extrêmement économique. 

La préparation et l’application de la peinture à la chaux 

Peindre avec de la chaux n’est pas tout à fait comme appliquer une peinture classique. Maria et Robin expliquent qu’ils ont choisi la chaux hydraulique, qui, contrairement à la chaux aérienne, doit être appliquée rapidement car elle commence à durcir dès qu’elle entre en contact avec l’air et avec l’eau. Le rendu est légèrement texturé, ce qui donne un aspect naturel et authentique aux murs. L’utilisation de la chaux aérienne est largement utilisée également, elle  donne un blanc plus éclatant.

Il faut préciser qu’un problème est rapidement apparu lors de la mise en œuvre de cette solution : la peinture à la chaux ne tenait pas bien sur les plaques Fermacell, entraînant un phénomène de farinage. C’est là que Maria et Robin ont découvert l’astuce clé pour assurer une meilleure adhérence et pour obtenir un rendu légèrement texturé, qui donne un aspect naturel et authentique aux murs : ajouter du lait à la composition ! Cette simple addition a permis de résoudre le problème. Pour le Fermacell, qui a tendance à absorber l’eau rapidement, ils ont choisi un mélange volumique 60%-40% chaux-lait.

Pour l’application, ils recommandent de procéder en plusieurs couches (trois dans leur cas), avec un mouvement en “8” à l’aide d’une brosse. Pour un résultat plus lisse, un ponçage léger peut être envisagé. Il est aussi possible d’appliquer la peinture au rouleau. 

L’expérience de Maria et Robin nous montre qu’avec de la patience, de la rigueur et un peu de débrouillardise, il est tout à fait possible de réaliser soi-même la pose de cloisons intérieures et d’opter pour des solutions écologiques, comme le Fermacell et la chaux. Le choix de ce type de matériau, respectueux de l’environnement peut ainsi se marier avec des techniques modernes et performantes. 

Les autres étapes de l’auto construction de Maria & Robin :


Étape 1 : Naissance du projet
Étape 2 : La conception
Étape 3 : Le permis de construire
Étape 4 : Le budget
Étape 5 : Les fondations et la dalle
Étape 6 : La charpente
Étape 7 : La gestion de l’eau de pluie
Etape 8 : Les menuiseries extérieures
Etape 9 : Le garage
Etape 10 : Viabilisation et raccordement 
Etape 11 : Isolation et bardage